Je suis parti de loin avant d'aimer cet album : réfractaire aux albums des Walkmen, allergique à la voix de Hamilton Leithauser et à son inclinaison à brailler, j'ai longtemps grincé des dents en écoutant les chansons de "I Had a Dream That You Were Mine", d'autant que les choix d'orchestration de l'ami Rostam Batmanglij - ex-Vampire Weekend, pourtant - m'ont paru des plus discutables. Bref, ce n'était pas gagné, et j'ai longtemps bougonné que je préférais m'écouter un bon vieux Rod Stewart des origines s'il me fallait absolument supporter des beuglements d'ivrogne désespéré sur une musique brinquebalante, voire chaotique. Et puis, peu à peu, le charme décalé de cet album un peu fatigant m'a convaincu : derrière le geste artistique à la fois original et convenu ("on va dire qu'on est encore dans les seventies, et qu'on va porter nos émotions et nos humeurs au revers de notre veste comme signe distinctif du fait qu'on est des artistes", ce genre de choses...), il y a en effet un cœur qui bat, quelque fois plus fort que le tintamarre qui l'entoure, et en plus il y a quelques belles (très belles...) chansons... à l'image de l'ouverture saisissante de l'album, l'incroyable "A Thousand Times"... Je ne suis pas sûr que ce disque entre jamais dans le moindre de mes "Top quelque chose", en fait je suis même sûr qu'il n'y entrera pas, mais j'ai été agréablement surpris par la place qu'il a pris dans ma vie ces dernières semaines, malgré ses défauts qui me semblaient tellement rédhibitoires. Maintenant, on va voir comment Hamilton et Rostam franchissent l'épreuve de la scène, qui devrait confirmer si oui ou non on peut les prendre au sérieux... [Critique écrite en 2017]

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le 3 janv. 2017

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Eric BBYoda

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