Illumination
6.7
Illumination

Album de Paul Weller (2002)

Pas très rock, mais toujours aussi bien

En préambule, je dis que je suis devenu un fan de Paul via The Style Council et non The Jam. Qu'est-ce que cela signifie ? Eh bien que d'emblée, je suis plus sensible à un côté plus pop, plus intimiste de ce merveilleux artiste. Et que, sans vouloir manquer de respect à qui que ce soit, je trouve sa collaboration avec Mick Talbot mille fois plus intéressante que son œuvre post-punk ou mod.


Pour ceux qui ne connaissent pas Paul Weller, sachez que de l'autre côté de la Manche, il fait partie des institutions, des trucs qu'on ne discute pas. Du patrimoine national en somme. Et cela est parfaitement mérité vu sa contribution musicale au rock et à la pop made in Britain en plus d'un véritable talent d'écriture.


Et puis, Paul est artistiquement très prolifique : 15 albums studio entre 1992 et 2000 en solo. Illumination est le sixième et paraît en 2002, après le brillant "Heliocentric". Il n'a qu'un défaut : il est trop long et contient des titres qui auraient pu être évités. Cela aurait apporté une meilleure cohérence à cet excellent album.


Les réjouissances commencent avec un mid-tempo acoustique, marque de fabrique de Paul sur cet album. Going Places est tout simplement beau, bien fait, accrocheur. Car Illumination n'est pas un disque de rock à proprement parler. On ne retrouve que 3 titres sur 15 avec des grosses guitares dont "l'extrémiste" A Bullet for Everyone où Paul veut zigouiller tout le monde, Call me #5 et Talisman qui cloture l'album. Rien d'inoubliable même si le premier titre sera longtemps joué en live et que le second fait appel à un duo plaisant.


Non, là où Weller excelle, ce n'est pas non plus dans les morceaux hindouisants (Horseshoe drama, Spring at Last) ou dans les clins d'œil à Style Council (It's Written in the Stars) qui sont certes très réussis. Non. Là où ses talents de compositeur / interprète nous explosent littéralement aux oreilles, c'est dans les chansons bien intimistes et bien tristes. Et là, c'est un festival du genre.


Les titres soyeux ou pleins d'émotion s'enchaînent avec la plus grande fluidité, agrémentés de quelques réelles perles dont le bouleversant One x One. Ce bonheur est juste interrompu par le dispensable et répétitif Standin' out in the Universe ou Push Button Automatic qui nous conduit néanmoins jusqu'à la fin de cet Illumination très réussi selon moi. Et si cet album avait contenu 10 ou 11 titres, on aurait pu parler de perfection.


A écouter en priorité : Going Places, Who brings Joy, All good Books, Illumination


Meilleur titre : One X One

SherlockBlancSec
8

Créée

le 28 avr. 2020

Critique lue 153 fois

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