Incubation par Marc Poteaux
Les critiques musicaux et les attachés de presse sont des fainéants. Toujours à comparer le dernier album de vos artistes chéris à celui qui a accroché l’oreille le premier. Tiens, par exemple, pour celui-ci, c’est « The Cube » qu’on évoque à tout bout de champ, alors que…ben merde ! C’est vrai qu’il y a des similitudes…Ce gros chant guttural assisté d’une voix claire reconnaissable entre mille, ce phrasé, ce son de gratte, ces riffs louvoyant dans les esgourdes, Back in ’93 ? Que nenni ! Sup(uration) a toujours su évoluer au cours de sa carrière, et il ne serait être question de régression ou passéisme ici. Car en y regardant de plus près, on ressent un son plus chaud, un léger groove ; Sup a su arrondir les angles de son art (et de son mixage) pour mieux coller au concept de cet album susceptible de plaire aux deux générations de fans du groupe nordiste. Les vieux apprécieront cette sensation de déjà-vu réconfortante, cette voix froide rappelant l’époque ou le death régnait quasiment sans partage, les p’tits nouveaux apprécieront ce mélange de genre exécuté avec une certaine maestria et un côté visionnaire dont le groupe ne s’est jamais défait.