Pourquoi je suis accro à cet album ? Simple, c’est un album de rap de 1993, la bonne époque. Just’avant la déferlante gangsta qui va tout chambouler sur son passage, et tout foutre en l’air. Album au son old school, mais aux morceaux du temps présent, funky qui sortent du ghetto : hardcore. En 93 n’importe qui, qui écoutait ça, trouverait Public Ennemi très Old school. Le Rap ça bouge vite, ça s’adapte à tout. Perle rare. Drôle, canaille, festif, sexy, tout ce que j’aime. Un flow de garçons mal élevés, sur chaque morceau, c’est une battle... L’impression qu’ils sont dix au micro ! Des interludes urbains (hyper violents, man), dans le plus pur style provoc Hip Hop. Exp : Une femme interpelle un gars au milieu de la rue. Les insultes fusent…Pour quel motif ? J’sais pas. (Violent, hein? )
Props Over There. Un de mes morceaux fétiches. Qu’est-ce que cette basse/contrebasse vient foutre là, dans mon morceau de rap ? Et ça bouge en plus ! J’adore ce groove. Et les chœurs c’est les potes, bourrés, ou défoncés, ou les deux; on ne comprend même pas tout ce qu’ils disent, entre jeux de mots. Théâtralisation, du flow, de la vitesse d’exécution, au service du délire profond, une précision de malade. On a nommé ce style: Slang Afro-latin ?!...Je ne suis pas plus avancé, je ne sais même pas ce que cela veut dire. Une chaleur toute latine, une musique afro, un son direct urbain. C’est peut-être de tout ce mélange que vient la folie douce de ce disque. Communicative, au combien.
Hellraiser encore un morceau qui ressemble à un trip sans peur. Punchy, et dégrippant. Le flow coule sans s’arrêter, et l'envie de danser, on espère que ça ne va pas s’arrêter. Blague... Une percussion comique. C'est le bruit de serpent à sonnettes, ( ?) Are You Ready… J’aime cette VRAIE batterie, ce vrai mouvement de basse, et les rappeurs qui font comme s’ils savaient que l’orchestre c’est important, que c’est pas qu’un fond sonore, sur lequel on vient cracher toute sa haine. Pour moi, cet opus regorge de tubes : Superbad. Avec un bon vieux scratch dessous, et le vinyl qui gratte, en train de frire…kr kr kr kr
Du début à la fin, la priorité est donnée au kick de batterie, qui mène les débats, et la basse à côté, qui complète le duo de catcheurs qui font leur cinéma, avec une certaine jubilation. Et pour varier les saveurs, on a le synthé timide qui apparaît sur Straight Jacket. Que du mélange, que du style, et que des lignes de bon groove. C’est pour ça que j’aime cet album. C’est à la fois hard et smooth. Jazz ? C’est jazzy peut être, comme quand on disait que James Brown faisait du jazz. C'est funky.
Rik’s Joint, le beat est carrément plus Hip Hop, plus économique. Il fait le même effet que le reste. Il frappe bien lourd, mais toujours un arrière goût de swing qui danse, sur le trottoir, sale. Avec mon lyric préféré : « I have more heart than twenty niggas in a Landcruiser© » BOUMM!!! Et la fille avec sa petite voix derrière qui fait: «Like thataaaat..
Like that a a a a aa a…»
«Like that a a a a a a a…» Séquence vocalise. Trop drôle. A a...
J’ai comme l’impression qu’il y a des vraie musicos ici, rien qu’à ressentir le rythme, jamais démenti par le mid tempo: Yeah You Got Props. Avec l’orgue qui tourne dans la boucle. J’entends de la musicalité, et de la bonne musique.
GET FUNKY. L’album cite ses sources, un des gars dans le fond, balance à la fin du morceau: « Get down on it… », à la manière de : Kool and the Gang (?) C’est qu’une citation. The Beatnuts est à cent lieus de la variété pour midinettes labélisée par le K&TG. Rien à redire de leur street talk, la chaleur du pavé, ça sent la rue, et la téquila, jusqu’à l’apothéose, ma chanson d’amour préféré: L*ck The Pussy↗ ↗ ↗
Chanson X, sur un slow, un sample qui me dit quelque chose. Mais quoi ? C’est un sample de qui ? Pas grave. Plus on en a, mieux c'est...Et le chœur de vaginales derrière n’est pas en reste. Elles font : Nana na na na na…les filles. Elles ont l’air d’apprécier la gâterie. Le lead vocal aussi : Mhmm mmmm mmm. Jusqu’à citer les noms, de tous ceux qui aiment ça. Apparemment ils sont tous fans de cunni dans le groupe. Drôle, et bandant.
Franche camaraderie, joie malsaine, très communicatrice, il faut avouer. Et s’il ya un coup de feu, on s’en sert comme un élément de percussion: PAN! Idée !
Bataille d’egos masculins derrière le micro.De l’humour bien lourd.La fête block party. Sandwiches. Joints. Sexe. Drugs...Morceau très latin-Hip Hop. Où on parle de putes et de morenas. Épicé. Jouissif du début à la fin. Au format un peu borderline. C’est peut-être pour ça qu’ils ont changés radicalement de son á l’album suivant. Le producteur a sûrement exigé de faire plus formaté, pour vendre plus. C’est chiant tous ces groupes qu’on recale pour excès de créativité, quand même ! Ça a donné autre chose, le style : ADVISORY EXPLICIT LYRICS. Un bon millier de CD tous plus ressemblants les uns que les autres, et des rappeurs qui se battent à coups de révolver…PAN...!
J’ai fait écouter cet album à un pote fan de rap. Il refusait d’écouter quoi que se soit des Beatnuts, parce que ce n’était pas bon. « Peut-être que tu es tombé sur un album qui n’était pas bon, ça ne veut pas dire que tous leurs albums soient mauvais. Écoute-le ! » Á force d’insister, il a écouté pour me faire plaisir. Deux morceaux plus tard, il était emballé. Trois morceaux après, il était carrément conquis. Il m’a dit :
« Je ne pensais pas qu’ils étaient capables de faire ça. C’est leur Sergeant Pepper Lonely Heart Club Band à eux. Chaque groupe à droit à son, Sergeant Pepper Lonely Heart Club Band ».