Une nouvelle force de l'indie folk

Bear's Den signifie tanière de l'ours. Un nom original et approprié pour ce trio d'indie folk londonien qui a trouvé son refuge dans la musique. Le groupe est composé d'Andrew Davis (chant et guitare), de Kev Jones (batteur), tout deux transfuges du groupe Cherbourg, et d'un petit nouveau Joey Haynes (guitariste).

Tout en repenti "Agape" est une ode fervente à l'amour "For I'm so scared of losing you/And I don't know what I can do about it,about it". Il est intéressant de constater que Agape est un mot grec qui signifie l'amour de l'amour, de l'homme plus globalement.

Cet hymne amoureux se poursuit sur leur second titre intitulé "The love we stole". Basé sur un tempo cadencé, le refrain “hey love, can’t you hear me calling, hey love, things keep falling” s'inscrit dans les esprits pour ne plus en ressortir.

Le groupe parvient à insuffler une vitalité qui rappelle les endiablés londoniens Mumford & Sons. Peu de temps mort, des chansons rythmés et entêtantes, des paroles efficaces, tout ce qui fait un groupe de musique me diriez-vous ! Cependant, Bear's Den possède un petit supplément d'âme, une beauté spirituelle dans sa musique. Chaque morceau charme l'oreille. "Isaac" ne déroge pas à la règle et les magnifiques accords qui le compose semblent directement sorti de la guitare de Ben Howard. Le dernier couplet répété pas moins de 8 fois "I'm going to give all my love to you" parachève avec brio cette complainte.

La thématique de l'amour se perpétue sur le transcendent "Think of England". Plus mélancolique, la voix d'Andrew Davis exprime sa nostalgie d'une période révolue et désormais hors d'atteinte. L'interlude au milieu du morceau, où résonne l'écho d'un cuivre mugissant, s'inscrit dans l'esprit de ce que propose The Antlers, une alliance entre une voix attristée et un accompagnement sonore faste.

"Stubborn beast" s'ouvre sur les mêmes notes que "Flume" de Bon Iver. Un ton déchirant et des paroles dures et cruelles "unborn et unolved" pour une chanson où l'amour s'est effacé au point de tomber dans l'oubli.

Les dix titres d'"Islands" content une douloureuse histoire d'amour, belle et pure mais qui se révèle être une chimère. Après deux admirables EP, les londoniens de Bear's Den prouvent avec éclat qu'ils savent composer et ont leur place dans le milieu compétitif de l'indie folk. Un groupe qui fera certainement parler dans les années à venir, à ne pas perdre de vue donc !