Un album qui s'écoute, et se réécoute

Quand on pense à la musique française—à de la pas trop mauvaise musique française—on pense à tout ce qui touche la "french touch" depuis des années, c'est à dire les artistes de musique électronique ou alternative : Daft Punk, Air, Cassius, Garnier pour les plus anciens, Justice, Woodkid, Jamaica, Jackson et bien d'autres pour les plus récents.

La pop s'est vue démodée depuis l'apparition de ces phénomènes, quoique bien sauvée par le groupe phare de ce qu'on appelle la "Pop New Wave" : Phoenix, avec un dernier album qui concrétise le tournant qu'a pris le groupe vers ce style.

Un autre groupe, relativement récent, originaires de Rennes, a repris le flambeau et plus que bien selon moi : Juveniles. J'avais déjà pu écouter et visionner le clip de "We are Young" il y a quelques temps, avant la sortie de l'album, qui malgré un rythme relativement lent m'avait énormément plu grâce a ses basses lourdes et trainantes et ses synthés assez inattendus, le tout couvrant bien la batterie ultra-simpliste et donnant un air que j'ai gardé en tête je-ne-sais combien de temps.

L'album "Juveniles", et bien je le considère un peu comme un petit chef-d'oeuvre de la "Pop New wave" (je parais lourd avec ce terme mais je n'en vois pas d'autres). Les beats restent très simplistes, mais les rythmes varient. Les morceaux que l'on connaissait d'avant l'album ("We are young", "Fantasy" ...) se voient épurés, et surtout : on s'éclate du début à la fin. Quand j'écoute un album, j'ai parfois tendance à rester bloqué sur un morceau que j'apprécie et je l'écoute toute la semaine sans m'arrêter, et sans m'attarder sur le reste de l'album avant de me lasser du morceau. Ici, tout est tellement entraînant, varié, on y découvre des talents pour la mélodie et pour la rythmique en guitare qui donnent envie de bouger, même sur les morceaux les plus lents tels que "Elisa" ou "Washed Away", comme pour les morceaux les plus rapides et dansants ("All I ever wanted was your love", "Void (in and out of the)").
Et la concrétisation de cette expérience mélodique est l'avant dernier morceau de l'album, uniquement instrumental : "Adriatique" (qui s'avère être un de mes préférés de l'album).

En bref, si vous avez envie de bouger, de vous éclater les oreilles à base de synthés et d'airs sortis de nulle part, le tout porté par la superbe voix grave de Jean-Sylvain le Gouic : "Juveniles"