Troisième album, première déception.

J'ai découvert Monsieur Roux il y a seulement quelques jours, malgré mon pote qui me le conseille depuis des années. J'ai écouté les albums dans l'ordre chronologique de leur parution, et je dois avouer que les deux premiers sont un véritable régal pour mes oreilles. Des mélodies simples et attachantes qui te trottent dans la tête toute la journée, une guitare sèche qui envoie du paté vite rejoint par la puissance de l'électrique. Des paroles qui m'ont vite séduit, révolté mais pas tête brûlé, poétique parfois, surtout sur les sonorités, mais sans se prendre la tête. Un chanteur simple et engagé mais lucide. J'ai vite été conquis.

Et puis, avide d'en écouter toujours plus, me voilà devant le troisième album de Monsieur Roux. Dès la première chanson, un doute: tiens? Où est passée la hargne du chanteur? Où sont les guitares énervées? C'est tout doux, posé. Bon, pourquoi pas? Oui mais voilà, on fini vite pas s'emmerder.
Ce qui caractérisait tant Monsieur Roux, ce que j'aimais tant chez lui (enfin, chez eux, puisque c'est le nom du groupe), c'était cette montée en puissance qui revenait systématiquement. Les morceaux attaquent doucement et finissent par prendre une sacré ampleur en seulement trois minutes à peine, juste ce qu'ils faut pour vous remplir correctement les oreilles en chantant furieusement le refrain, juste la douceur qu'il faut pour installer un petit univers, les personnages, une situation, avant de balancer la sauce.
Et ça manque cruellement à ce troisième album. C'est plat, très différent de ce que j'ai entendu jusque là. À part "La chanson du chameau", rien ne décolle vraiment, rien ne sort du lot. On dirait qu'Erwan Roux a viré tout le reste de son groupe, on dirait que son énergie a foutu le camp, et même ses paroles me semblent plus faibles, plus faciles, moins fraiches, presque lourdes.

L'album n'est pas si naze que ça, mais écouté à la suite des deux premiers, c'est une lourde déception.