La Décadence de la décadence par EdmatK
Très loin d'une sérénite "slintienne" que peuvent distiller certains groupes de screamo tels que "I Hate Myself" ou "Indian Summer", Amanda Woodward privilégie sur "La Décadence de la Décadence" une approche très brutale et directe, prenant directement l'auditeur par les tripes et ne lui laissant pas une seule seconde de répit. Premier album qui m'a vraiment initié au genre, LDDLD m'a plus particulièrement plu pour son côté complexe et direct ("Binaire et Lisible", alternant passages 5/4 et 3/4), pour sa construction harmonique intelligente mais pas intellectualiste, pour son côté mélodique et punk. L'album fait preuve d'une homogénéité surprenante, les parties de guitare sont incroyablement riches et se marient à merveille avec la basse et la batterie dont la production leur confère un rôle de taille.
Quant aux paroles, elles sont entièrement chantées (ou plutôt "hurlée") en français, un avantage pour l'auditeur francophone pour qui la voix ne sera plus un simple instrument se greffant à la musique mais réel vecteur d'idées, faisant communiquer un message parfois peu cohérent (peut-être écrit de manière surréaliste, qui sait ?) mais toujours sincère et profond.
Il me manque toutefois le recul pour lui administrer la note maximal, même si musicalement LDDLD atteint la perfection ; seul le temps nous dira si cet album sera considéré comme un classique du genre.