Après avoir chiné des instruments de musique sur le site de petites annonces LeBonCoin puis être allé en jouer chez des particuliers de la région Poitou Charentes (Le Bon Coin Forever), Emile Sornin, alias Forever Pavot fait son grand retour avec La Pantoufle, un album qui s’inscrit dans la continuité de l’excellent Rhapsode paru en 2014 déjà chez Bord Bad Records.
Forever Pavot "La Pantoufle"Passé par le metal, le garage, le hip hop, réalisateur des clips pour Dizzee Rascal ou Disclosure, Emile Sornin s’est finalement installé dans la pop depuis un bon moment et ne semble pas décidé à en sortir.
Dans La Pantoufle on (re)découvre, une pop joueuse, charnue et référencée comme on pourra très vite s’en rendre compte dès les premières mesures du titre Le Beefteak qui ouvre divinement cette production pleine de finesse et d’excentricité sur laquelle plane en permanence le fantôme de François De Roubaix.
Dans ses musiques, Emile Sornin clame également son amour pour le Gainsbourg psychédélique de la fin des années 60 et du début 70’s, pour les expérimentations électroacoustiques et les arrangements des musiques de films du cinéma de la même période, celles par exemple de John Barry ou Ennio Morricone.
Inspirées par des souvenirs d’enfance tournant notamment autour d’une pantoufle égarée, et composées pour constituer la BO d’un film imaginaire entre polar, romance, comédie, érotisme, les chansons de La Pantoufle ont été enregistrées en compagnie notamment du bassiste Maxime Daoud, qui officie sous le nom d’Ojard, par ailleurs auteur d’un récent album passionnant paru récemment à La Souterraine.
De par son extravagance, son goût de l’absurde et du second degré, mais également pour la richesse de ses constructions pop sophistiquées, La Pantoufle nous ramène par moment au Laisse ça être d’Aquaserge paru en début d’année 2017, – groupe chez lequel Emile Sornin enregistrait en 2012 le premier Ep At such a speed de son groupe Arun Tazief.
Et derrière son côté « hommage aux BO de François De Roubaix, » La Pantoufle c’est aussi et surtout une invitation pour aller se plonger encore un fois dans les sonorités d’une époque musicalement révolutionnaire et dont on ne finit pas, comme ici, de raviver l’esprit et l’inventivité. https://www.benzinemag.net/