Christine Salem, chanteuse née à La Réunion, l'impératrice du Maloya, comme on l'appelle sur RFI propose ici un magnifique album.
Est-ce du Maloya ?
Non le disque dès son morceau d'introduction va bien plus loin que le rythme des musiques des esclaves de l'Océan Indien.
Mama don't give up avec son harmonica cherche directement du côté du blues pour passer son message, ne lâche rien, le leitmotiv qui traverse tous l'album. Blues et Maloya, la musique des esclaves noirs américains et la musique des cafres, les liens de parentés sont évidents mais il fallait une grande artiste pour les mêler en une natte harmonieuse
Cette première piste est magnifique
Tapaz lorgne du côté du rock en créole, avec un tempo endiablé marque par le kayamb et le roulèr, réhaussé par une guitare sortie des origines du genre.
Mi larg'ra pa lo kor est une ballade sur une rythmique qui lorgne vers le reggae tout en douceur et en voix harmonieuse.
Mandéla : Christine Salem a une voix rocailleuse qui exprime à la fois souffrance et espoir, elle chante la rage, elle chante la lutte, il semblait normal qu'elle chante Mandela. Ce titre est à mon avis le meilleur de l'album, une perle. Nelson Mandela méritait bien ça.
Voici les quatre premiers titres de ce magnifique album et si il n'y avait que cela, ça suffirait pour en faire un monument. Mais l'album fait 13 titres, tous aussi puissant les uns que les autres. Christine Salem fait du Maloya, rythme ancestral et centenaire, une musique moderne et très actuelle. Toujours audacieuse, la musique de Christine Salem se renouvelle de piste en piste même quand elle chante des Maloyas qui sembleraient classique (Bwar in koou) ou quand elle interprète des OVNIs, à l'instar de lab un morceaux entre slam, maloya et blues de toute beauté, bien qu'inclassable.
La guitare de Sébastien Martel toujours présente, accompagne à merveille la douceur rocailleuse, la colère apaisée
Ce disque est un bijou
Christine larg pa lo kor