Dès le titre, Le Poids Des Maux annonce un projet où Pit Baccardi exprime ses tourments. Contrairement à son premier album qui misait davantage sur l’affirmation de son statut dans le game, ici, il dévoile une facette plus intime, abordant des sujets comme le succès, les doutes, la famille et la trahison. On sent une volonté d’aller au-delà des punchlines égotrip pour proposer un récit plus personnel. Les morceaux oscillent entre puissance brute et confessions sincères, illustrant l’état d’esprit d’un rappeur conscient de son statut mais qui ressent aussi le poids des responsabilités et des attentes. Cette dualité se ressent dans la tracklist, alternant des morceaux introspectifs et des titres plus revendicatifs.
L’album bénéficie d’une production en phase avec son époque : des instrus lourdes, des samples soul et des mélodies accrocheuses. Parmi les producteurs, on retrouve notamment David Souodan, qui offrent un écrin sonore cohérent, parfois mélancolique, parfois percutant. Niveau featurings, Pit Baccardi s’entoure bien, avec notamment Jacky Brown, L'Skadrille ou Tandem. Ces collaborations renforcent le propos du disque, ajoutant tantôt du mordant, tantôt de la douceur et de la mélancolie.
Quelques morceaux marquants
- "Prise de conscience" : Un des morceaux les plus introspectifs, où Pit Baccardi se livre sur des regrets et des relations passées.
- "J'ai fléchi" : Un titre puissant et touchant, porté par la voix soulful de Kwin Labani.
- "Enfant du ghetto" (feat. Jacky Brown) : Un morceau plus agressif qui rappelle ses débuts, avec un flow incisif et une prod percutante.
- "J'en veux au monde (Remix)" (feat. Faya Dem, L'Skadrille et Tandem) : Un banger de l’époque, efficace et calibré pour faire bouger les têtes.
Si Le Poids Des Maux n’a pas eu le même impact que certains classiques de l’époque, il reste un album fort et sincère, qui témoigne d’un rappeur en pleine introspection. Moins frontal que son premier album, il mise davantage sur l’émotion et la narration, ce qui peut expliquer pourquoi il n’a pas marqué autant que d’autres sorties de 2002.
Pour les amateurs de rap français du début des années 2000, c’est un projet qui mérite d’être redécouvert, notamment pour sa sincérité et la qualité de ses productions.
Source : lerapcetaitmieuxavant.fr