Bon. On connait tous la fascination de l'humain à son passé et donc ici plus précisément celui des utilisateurs nés en ayant connus internet dès leur enfance ou adolescence et ayant creusé dans le bac à sable de leur jeunesse de la deuxième moitié des années 80 jusqu'à la fin des années 90.
Bref, ces utilisateurs là connaissent quasi-parfaitement les codes du pseudo-"monde virtuel" Internet -
attendez quelques années et quelques nouvelles technologies avant de, véritablement, parler de Monde Virtuel au sens réel - et n'ont pas hésité à s'en armer pour recréer les souvenirs d'enfance de ces années sus-citées, les tordants : sont donc nés Witch House, Seapunk, Vaporwave et tout un courant d'images et de sons post-internet (mais ironiquement exclusivement internet dans un premier et second temps). Des images 3D des premières heures, un usage abusif d'icônes ou d'objets pop culture 1980 et 1990, de la vidéo avec artefacts, glitchs et imitation d'encodage d'époque, idem pour le traitement du son, de la musique et de ses codes.
Spooky Black est dans cette veine, il use et abuse de ce qu'on connu les jeunes adolescents dans les années 90 et aux débuts des années 2000 avec toute une esthétique liée au rap, au RnB d'alors, avec tout ce que cela implique en codes vestimentaires, vidéo et vocaux, sauf qu'ici, ce dernier pose ses textes et sa voix mielleuse et noyée de reverb sur des instru ultra vaporeuses, aériennes, éthérées, typiques de ce que l'on peut, donc, entendre dans la witch house, la vaporwave et consorts. Leaving est un très bon album, dans le genre, qui plaira à chaque amateur de cloud rap, rap post Lil B-èen et RnB sous codéine.