J’adore ce groupe néerlandais, légende dans son pays natal mais peu connu en dehors. Ils sont injustement cantonnés dans la catégorie des « groupes cultes» alors que venant de Grande Bretagne ou des États-Unis, ils seraient sans doute adulés comme des pop stars du niveau des Beatles ou des Kinks. Et je n’exagère pas ! Peu importe, leurs fans d’où qu’ils soient, savent ce que l’on doit à ce groupe unique qui fête en 2024 tout simplement ses 50 ans de carrière : qui dit mieux hein ?! Pas beaucoup de groupes. Dans leur discographie d’un niveau assez exceptionnel et très variée, cet album de 2005, Les Nuits, figurent incontestablement parmi les meilleurs. Il est d’une beauté confondante, vous embarquant dès les 1ères notes, Les Nuits, qui mélangent paroles en anglais et en français. Henk Hofstede (chant lennonien, guitare ligne claire), Rob Kloet (batterie variée) et Robert Jan Stips (claviers planants, déroutants, détonants, envoûtants) arrivent à créer un univers entre la pop « beatlesienne » ou « kinksienne » (The Long Song, The Key Shop), on y pense souvent (ils ne peuvent pas renier leurs racines mais n’y restent pas scotchés), osent l’aventure vers des sonorités plus électro ou classiques, du folk atmosphérique et même au milieu de l’album, la surprise d’entendre des musiques d’Europe de l’Est façon fanfare avec The Red Dog, la plus surprenante des chansons de cet album et qui peut décontenancer car ne ressemblant pas du tout au reste de l’album. Elle a le mérite d’éviter la monotonie. The key shop a été inspirée à Hofstede par l'actualité la plus dramatique, celle de l'assassinat du réalisateur Theo van gogh à Amsterdam, juste à quelques mètres de son logement. Les arrangements sont de grande classe, que ce soit les chœurs féminins ou les cordes. Et puis il y a The Eiffel Tower, une pure merveille d’étrangeté et de subtilité, mais The Rising sun ou The wind-up bird entrent aussi dans cette catégorie :
« Here I am with my child on the Eiffel tower
Looking down
When the light disappears
Paris is a frozen town
Now she turns her face to the camera
A photograph
And the river is a diamond snake
Around her head » (The Eiffel Tower)
N’hésitez à entrer dans cet univers envoûtant, foisonnant et en même temps à part des Néerlandais francophiles.