Ce n'est pas parce que c'est nouveau que c'est forcément bien.

On prend les mêmes et on recommence ? En fait, non, on change la moitié d’une équipe qui gagne et devinez quoi ? On gagne encore, preuve s’il en est que la chanteuse Rachel Nagy et la guitariste Maribel Ramirez sont bel et bien la véritable colonne vertébrale de ce quintet de reprises (il est tellement plus que ça) à géométrie variable. Ces dames assurent. Comparé à son prédécesseur, cette galette réussit à être encore plus concise : moins d’une demi-heure pour 14 skuds. On va finir sur un truc du niveau de Wire si ça continue. Sinon, la recette est strictement la même avec en sus deux ballades (une par face (Sait-on encore aujourd'hui qu'en des temps obscurs, entre les années où les océans engloutirent Atlantis et ses palais mordorés, et celles où surgirent les fils d'Aryas, il y eut un Âge de Rêve où arriver au mitan d'un disque, il fallait le retourner)) réussies et saupoudrées d’un clavier discret mais pertinent. C’est le retour du quart d’heure américain, l’occasion à saisir pour inviter son crush à danser un slow. Mais nous nous égarons, ces parades nuptiales n’ayant plus cours désormais. Nous parlons d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et nous voilà, radotant comme des vieux croûtons ronchonnant qui engueulent les nuages parce qu'il pleut. Quand on est jeune, on juge tous nos aînés comme des vieux c*ns. Et puis on vieillit, et, imperceptiblement, on commence à trouver tous ces petits c*ns bien emmerdant. C’était mieux avant. Même la thermodynamique est d’accord avec nous, nous en voulons pour preuve le second principe d’icelle. Mais qu’en est-il de ce disque, le toujours difficile deuxième album comme on dit . Le groupe s’en tire haut la main. Comment ? Sous ses airs frondeurs et son ardeur quasi juvénile, Le combo a l’humilité de ne pas se croire « auteur » mais simplement passeur de mémoire, mineur de pépites, raviveur de la flamme du rocker inconnu tombé au champ d’honneur d’un showbiz qui, tel Saturne, n’en finit pas de manger ses enfants. Et si, en fait, le rock, ce cri de rébellion inarticulé de rebelle sans cause, n’était pas passé, mine de rien, de l’autre côté, du côté de la réaction et d’un conservatisme intransigeant ?

Joe-Penhauer
9
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il y a 1 jour

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Joe Penhauer

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