Un album d'adolescence, un vieux souvenir, enfoui et totalement oublié.
Groupe inconnu et dissout depuis 2011, album confidentiel, néamoins encore disponible sur ITunes et Deezer, Lulabi mérite pourtant une petite attention. Ce groupe, français et originaire de Reims il me semble, s'était produit plusieurs fois, notamment dans des premières parties du groupe de rock progressif, trip-hop britannique Archive.
Rien d'étonnant vu le ton de l'album, résolument progessif et avec des titres relativement longs, dépassant souvent les 5 ou 6 minutes. Composé de sept membres (percussions, basse, sample, claviers, guitare électrique, guitare acoustique et dont une voix féminine qui interprète la majorité des textes, asses sombres) le groupe développe une ambiance particulière, faussemment naive et enfantine, oscillant entre la berceuse et le conte (d'où le nom du groupe) et un rock plus dur. Des paroles et des rires d'enfants servent souvent de fond sonore, une voix féminine très douce, du synthétiseur utilisant des sons de type glockenspiel par exemple ou d'harmonium, contrastent avec des montées crescendo et parfois une guitare saturée. Les derniers titres, notamment Paul Matches I & II, morceau instrumental, s'inscrivent résolument dans une perspective progressive avec de grosse poussée sonore, et des contrastes musicalement intéressants. On est entre Goldfrapp et Archive avec une note gothique.
On pourra sans doute reprocher à l'album son homogénéité et donc son aspect quelque peu répétitif. On aurait pu attendre bien entendu quelques morceaux plus aboutis. Mais pour ceux qui aiment le progressif, dans une ambiance oscillant entre gothique et exaltation musicale avec flambée des basses et des percussions, avec des accents rock ou pop, il peut mériter le détour, sortant alors de l'oubli relatif dans lequel il est plongé depuis toujours, comme tant de groupes de part le monde dont l'aventure musicale éphémère a éclipsé le talent.