Cet album est vraiment l'exemple phare du disque de jazz mélancolique planant réussi. Les ambiances sont subtiles, fines, ciselées avec calme, soin et patience. Tout est là pour nous transporter dans un univers feutré de sons étranges et beaux. On baigne dans un univers sonore mêlant cool jazz et fusion... Envoûtant !
Premier titre une tourne de contrebasse bien entêtante, bien répétitive, magique ! La section rythmique de Philippe Garcia (batterie) et Michel Benita (contrebasse) avance comme une locomotive bien huilée. Elle va ponctuer tout l'album avec classe, tout en douceur sachant se mettre en avant quand le rythme se doit d'être marqué ou se dissimulant pour laisser aux solistes une place arrangée qu'ils n'ont plus qu'à investir.
Eric Truffaz dont la réputation n'est plus à faire entremêle son phrasé fluide, lent et classieux de trompetteux virtuose avec celui d'un guitariste que je découvre : Manu Codija. Les deux musiciens sont vraiment très complémentaires et MC agrémente tour à tour cet album d'ambiances étranges, de sons éthérées, d'accords sonnants dissonants à la Bill Frisell mais aussi de très beaux soli fusion.
On est emmené dans un espace surréaliste en les suivant mais aussi sur des chemins de traverse avec les voix étranges travaillées par Phillippe Garcia ou encore orientaux avec l'oud d'Anouar Brahem et la voix de Mounir Troudi. Un très beau quartet !
Attention au morceau caché après Tahun Bahu !