La cryptozoologie, vous connaissez ? C'est la pseudo-science qui étudie les animaux considérés comme légendaires : le monstre du Loch Ness, le Yéti, le Makélé-Mbembé, le Chupacabra... Pourquoi je parle de ça ? Parce que Yoga signe ici la bande originale d'un documentaire sur ce thème, qui aurait été filmé par David Lynch. Un documentaire qui aurait en plus de ça mal tourné, les extra-terrestres s'invitant aux casting. Pour définir Megafauna, en gros, c'est de la musique électronique qui aurait tirée toute son essence de vieilles démos de raw black des années 90 et faite par des aliens sous trip. Ecouter Megafauna, c'est s'immerger dans un univers étrange, peuplé de bestioles bizarres et de fantômes d'espèces disparues depuis longtemps ou non répertoriées. Dès "Seventh Mind", avec ses sons cosmiques et hallucinatoires, ses guitares lourdes, ses percussions sèches mais bizarrement organiques, on est plongés dans un monde fantastique. Un bois immense où l'humain n'a pas sa place et qui voit le végétal, le minéral et l'animal se lier et élever leurs complaintes aux cosmos. Le son est tellement brut qu'on croirait avoir affaire à du field recording fait dans cet univers magique au moyen d'un vieux 4 pistes bousillé. J'ai parlé de black metal mais en vérité, il y en a peu sur cet album. Seules "Encante" avec ses effets psychédéliques sur des riffs lointains supportés par des cris de léopards, "Fourth Eye" qui insuffle un vent stellaire à la matière afin de l'élever vers les cieux et "Treeman", lente procession de géants de pierres, s'en rapprochent. Le reste n'est composé que des bruits d'une forêt hallucinée.
Originalement publiée sur Guts of Darkness : http://www.gutsofdarkness.com/god/objet.php?objet=12860