Court métrage devenu film, Excision présente une ado, Pauline, en plein dans l'âge ingrat. Habillée comme un sac, la peau dégueulasse et les cheveux gras, elle est attirée les trucs trop dark et rêve de devenir chirurgienne.
Sa famille est on ne peut plus clichée, mis à part la petite sœur, souffrant de mucoviscidose. On retrouve donc la mère ultra-croyante et inflexible et le père transparent et soumis.
Sur la forme, il y a peu à redire. La réalisation est bonne et les acteurs sont tous bons dans leurs rôles.
Le plus gros problème du film c'est le manque de rythme. On suit donc la vie de Pauline rythmée par les repas de famille, les petits déjeuner en famille, les soirées en famille, les cours et qui va chercher à perdre sa virginité pendant ses règles... Le tout ressemble plus à des tranches de vie mises bout à bout. Le problème, c'est que le personnage de Pauline sonne creux, manque de substance. On n'arrive pas du tout à ressentir de la sympathie pour elle, ni même une quelconque empathie car on ne voit aucune évolution et on finit par s'en désintéresser, attendant seulement le dénouement.
Tout au long du film on aura aussi droit à des visions qui représentent ses fantasmes, qu'on croirait tout droit sorties d'un happening d'étudiant en art moderne (ce n'est pas un compliment) et qui se révèlent plus vaines et convenues qu'autre chose (sérieusement, vous trouvez ça glauque/choquant ?). Tout ça pour arriver à une fin à laquelle on s'attend mais qui débarque tout de même de nulle part et n'offre en plus pas de réelle conclusion, le réalisateur ayant cru bon de finir sur quelque chose de choquant qui se suffirait à lui même. Monumentale erreur comme dirait l'autre.
Au final, le film ne dure que 80 minutes mais parait en durer beaucoup plus. J'en déduis que le court métrage (que je n'ai par contre pas vu) devait certainement se suffire à lui-même. Il y avait du potentiel mais une bonne idée étirée sur 1h20 ça ne marche pas à tout les coups.