Lâcheté et mensonges
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
J'ai beau me déclarer allergique au plus haut point à la nostalgie, et justifier ainsi ma recherche continuelle de sonorités nouvelles, je me dois de constater que les formes musicales qui ont rythmé mes 20 ans restent sans doute celles qui me donnent le plus de bonheur près de 40 ans plus tard. Le cas du post-punk, malgré ou à cause de son aspect protéiforme, est la meilleure illustration de cet attachement que je ressens comme quasi-atavique aux guitares abrasives, aux rythmes obsédants, aux mélodies dissonantes et aux ambiances "rebelles". Et TRAAMS, découverts tardivement lors d'une remarquable première partie hypnotique de Car Seat Headrest, a créé en moi l'impression immédiate que cette musique était mienne : j'y retrouvai des accents de l'XTC des débuts - épileptiques -, du tranchant des premiers Wire, des mélodies des early-Buzzcocks (ceux au sein desquels Devoto officiait encore), etc. etc. "Modern Dancing" de TRAAMS, au titre plus "post-punk" tu meurs, a tout du ravissement pour moi, plus encore même que les albums de leurs voisins géographiques de Blood Red Shoes. Ça tressaute, ça bégaie, ça couine, ça grince, ça chante faux, mais ça distille des mélodies sournoises qui grignotent peu à peu votre cervelet et vous obsèdent la journée entière. Beaucoup de jeunes gens d'aujourd'hui ne trouveraient pas ça "moderne", sans doute parce que c'est tout sauf rétro : au final, la colère sourde qui vrombit derrière la guitare saturée et incohérente, la rage qui monte sur les rythmiques somptueusement métronomiques, ne sont pas simplement modernes, elles sont toujours actuelles.[Critique écrite en 2017]
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Liste chronologique des concerts auxquels j'ai assisté [en construction permanente]
Créée
le 26 avr. 2017
Critique lue 105 fois
1 j'aime
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25