Hard Rock Cafe
Morrison Hotel, cinquième album studio des Doors, est celui de la réconciliation entre les membres du groupe, après le pour le moins particulier The Soft Parade enregistré dans des conditions...
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le 21 déc. 2011
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Dos au mur après l’échec musical et commercial de The Soft Parade, leur non-invitation à Woodstock ainsi que les problèmes de justices et d'addiction en tout genre de Jim Morrison, les Doors se doivent de réagir alors que l'on entre dans les années 1970.
Ils amorcent alors un véritable retour aux sources, celles du rock et du blues, et c'est là l'une des plus grande réussite du groupe, tant ils le font avec génie et brio. Jim Morrison se montre toujours autant inspiré dans ses textes faisant preuve d'une belle et réelle poésie, tout en évoquant aussi bien l’amour que des propos plus militants à l'image de la dégradation de l’environnement. Alors que Ray Manzarek remarqua par hasard un hôtel de Los Angeles appelé Morrison Hôtel pour en donner le titre et la pochette, le disque sera clairement séparé en deux faces, une première Hard Rock Café puis une seconde Morrison Hotel.
Difficile de rêver meilleure ouverture que deux titres emblématique, deux chefs d’œuvre et à mon sens deux des meilleurs titres du groupe, le blues-rock Roadhouse Blues où l’harmonica de John Sebastian fait des merveilles ainsi que le géant et envoutant Waiting for the Sun. Autant le dire tout de suite et dès ces deux premières chansons c’est marquant, Jim Morrison est en immense forme, sa voix étant en mutation, devenu plus roque (ce qui sera beaucoup plus criant sur L.A. Woman) et puissante. Dans la première, Morrison voue un hymne à la vie sur la route (Keep your eyes on the road, your hands upon the wheel […] let it roll, baby, roll/let it roll, all night long) alors que dans le deuxième il propose un magnifique poème. L'ambiance est adéquate à cela, on a l'impression d'être sur les routes en pleine nuit avec le groupe, oscillant entre rock de bar et poésie, moments puissants et rugueux ainsi que lyrisme.
Dans l'ensemble, tout l'album est remarquable, la troupe au génie Manzarek enchaine avec le boogie You Make me Real, le funky Peace Frog, au mémorable riff d’enfer, la très jolie Blue Sunday ainsi que le réussi Ship of Fools, où Morrison s’inquiète de l’avenir écologique (Smog will get you pretty soon). L'osmose entre les musiciens est parfaite, tandis que ceux additionnels apportent vraiment une nouvelle touche au groupe. Il se montre inspiré, et ce tout le long de l'album à l'image de la seconde face, s'ouvrant sur Land Ho ! et se fermant sur le très bon rock-blues Maggie M’ Gill. Entre temps, le groupe propose le sensuel et bluesy The Spy, un Queen of the Highway aux accents jazzy et écrite pour sa gonzesse ainsi que la belle balade Indian Summer.
Un véritable renouveau pour le groupe, retournant vers des origines plus blues et rock, et ce avec une réelle inspiration, muant, à l'image de la voix de Morrision, vers de nouveaux horizons et ils proposent tout simplement un de leur chef d'œuvre, ainsi qu'un disque qui m'aura personnellement beaucoup marqué.
Tracklist :
Face 1 : Hard Rock Cafe
1.Roadhouse Blues (Morrison, The Doors) - 4:05
2.Waiting for The Sun (Morrison) - 4:00
3.You Make Me Real (Morrison) - 2:53
4.Peace Frog (Morrison, Krieger) - 2:50
5.Blue Sunday (Morrison) - 2:12
6.Ship of Fools (Morrison, Krieger) - 3:11
Face 2 : Morrison Hotel
7.Land Ho! (Morrison, Krieger) - 4:11
8.The Spy (Morrison) - 4:17
9.Queen of the Highway (Morrison, Krieger) - 2:47
10.Indian Summer (Morrison, Krieger) - 2:36
11.Maggie M'Gill (Morrison, The Doors) - 4:23
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes The Doors of the Perception, It's only rock'n roll... (but I like it !) et 111 pour l'éternité (côté musique)
Créée
le 29 juin 2014
Modifiée
le 29 juin 2014
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