Unknown Mortal Orchestra est de retour avec leur troisième album, qui est déjà à deux doigts de tomber dans le kitsch. Je n'ai rien contre le kitsch hein, en grand fan de synthpop 80's et au vu du nom de ma page, je me dois même de le défendre. Mais généralement, c'est le temps qui fait tomber l'oeuvre dans le kitsch, ces oeuvres possédant alors un joli p'tit charme désuet. C'est ce "joli p'tit charme désuet" qu'ont essayé de reproduire UMO sur ce "Multi-Love"... mais un album qui tombe directement dans le kitsch, dans sa propre période, c'est dangereux. Le charme ne se gagnera pas avec le temps et sans doute que dans une dizaine d'années, on aura préféré oublier ce troisième essai.
Bien sur, comme déjà dit dans mes précédentes critiques, le mauvais goût est subjectif... Pour beaucoup, le premier single éponyme était une belle merde alors que je le trouve plutôt réussi, la naïveté du titre passe crème par un petit gimmick coloré et une production dans la plus juste transition de leurs précédents albums. Sur les trois premières plages, toujours ces effets de filtres, cette profondeur de bass et ces rythmes particuliers qui auraient au moins pu nous offrir un correct troisième album ... jusqu'à la quatrième piste où ils commencent à flirter trop près du mauvais goût... ce mauvais goût qui fait que même leurs ritournelles ne sont pas assez fortes pour sauver le morceau. Putain les gars, vous voulez faire du Disco sur "Can't Keep Checking My Phone" ; allez jusqu'au bout du délire ! Faites en un tube ! Pas ce faible refrain indigeste !
Puis on enchaîne sur "Extreme Wealth and Casual Cruelty", à l'ambiance qui aurait presque pu devenir intéressante mais dont les expérimentations embourbent ces six minutes dans l'incompréhension. "Puzzles", encore plus long, passe du coq à l'âne sans véritable cohérence, avec encore une fois, un chant sur les couplets qui ne laisse plus transparaitre une pointe de motivation, même si certains passages restent inspirés. "The World is Crowded" n'arrive pas à rendre le juste hommage aux artistes funk et gospel ayant inspirés le morceau et "Stage or Screen" me fait demander si ce n'est pas aussi le propre style du groupe qui commence à me casser les couilles...
UMO ont voulu donner dans un son plus clair et net, ça s'entend dans la plupart des arrangements de ce "Multi-Love"... malheureusement, cela nous fait voir de plus près leurs défauts. L’essoufflement se fait sentir, aussi bien lorsqu'ils tentent de s'aventurer dans d'autres genres que dans leur patte technique. Vraiment moyen tout ça, malgré encore quelques passages dignes d'intérêt.
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