Le chanteur de Dirty Loops s'est lancé dans l'aventure d'un album solo. Enfin album, il faut le dire vite puisqu'il est assez court et fourre-tout, mais c'est ainsi que l'artiste désigne Now or Never.


L'influence de Michael Jackson est très présente, il y a un morceau avec des restes de Don't Stop 'Til You Get Enough dans l'instru, ça donne un sentiment d'être en terrain connu et ce n'est pas désagréable.


Sur Diamond Ring j'aime bien l'entrée en piste de Steve Vai. C'est sobre tout en faisant monter la sauce, j'avais vraiment peur qu'il débarque avec un déluge de notes pour impressionner la gallerie. J'aime plutôt bien le fait que ce morceau-là permet de différencier le travail de Jonah en solo de ce qu'il a l'habitude de faire avec Dirty Loops. Les parties de basse et de batterie sont moins démonstratives et c'est un parti pris que j'aime bien.


Ensuite il y a la collaboration avec Jacob Collier qui n'est pas étonnante dans le sens où on ressent bien la patte du jeune multi-instrumentiste. Je me demande d'ailleurs qui joue quoi du coup, parce que certains passages instrumentaux m'ont rappelé les albums de Collier.


La reprise de Bad c'était assez surprenant car il y a une envie de tout renverser vers les deux-tiers du morceau, de surprendre, et Nilsson se débrouille plutôt bien de ce côté-là. Il a gardé tout ce qu'il aimait du titre original et a refait à sa sauce le reste, en laissant une place à ses collaborateurs.


Jusqu'à ce qu'I Just Need débarque, c'est-à-dire là où le disque prend une autre tournure, je trouve que ça fait trop penser à du Dirty Loops justement et c'est dommage dans le sens où j'aime bien quand un artiste s'extirpe d'un groupe et que ça donne quelque chose d'assez différent. Mais j'imagine qu'il a davantage écrit sur ces titres là.


Ensuite ça devient plus calme, Nilsson montre toute l'étendue de ses capacités vocales, jusqu'au très joli Last Farewell, qui a presque quelque chose de religieux dans la façon dont les harmonies sont travaillées.


Pour en venir aux bémols et ils sont bien maigres, déjà les tics vocaux repris de Michael forcent à la comparaison, mais c'est pas forcément une bonne chose dans le sens où ils ont une façon d'utiliser leur voix qui est différente. Telle que je l'entends j'ai toujours trouvé une certaine fragilité dans la voix de Michael, dans le sens où il est capable de faire des miracles en termes de puissance mais où tout peut se briser d'un moment à l'autre. Avec Nilsson ce sentiment est décuplé chez moi et là où l'assurance de Michael sur les parties puissantes a tendance à beaucoup me plaire, ici j'ai l'impression qu'il y a un genre de timidité malgré les notes atteintes qui sont tout bonnement extraordinaires. Cela peut aussi venir des choix de productions assez différents de ce qui se fait dans la Pop actuelle plutôt mainstream. Pour prendre un exemple récent, quand on écoute du The Weeknd c'est beaucoup moins aéré, les voix semblent faire un bloc et c'est blindé d'effets et de compression pour donner un côté "in your face". Je trouve qu'on a pas forcément ça avec Jonah Nilsson, mais ce qu'on perd en impact immédiat on le compense avec tous ces détails sonores qui fourmillent. Enfin pour la production c'est un bémol sans en être un, j'ai juste moins l'habitude d'écouter des morceaux mixés ainsi.

GuillaumeL666
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le 11 août 2021

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Guillaume L.

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