Quelle tâche périlleuse que d'écrire une critique pour un album d'Owl City, surtout quand on sait que le pauvre Adam Young et sa joyeuse troupe sont accusés de "plagiat", comme tous les groupes qui montent, sont comparés à un certain Justin Bieber ou encore à un groupe pour adolescentes hystériques... Je prends donc mon courage à deux mains quitte à perdre le peu d'estime que certaines personnes ont encore à mon égard, et je me lance.
Je pense que parfois il faut savoir remballer sa fierté et assumer le fait d'aimer quelque chose qui nous plaît au risque de s'afficher comme quelqu'un aux goûts totalement foireux. Arrêtons de se mentir en zappant un morceau qui nous raisonne en tête mais qu'on se doit de détester pour faire "comme les autres" et rester figé dans son registre musical aux airs supérieurs.
Si je dis ça ce n'est pas pour rien. A la base je suis un grand fan de Metal plutôt Hardcore et d'electro bien grasse. Oui oui, ce sont deux mondes bien opposés, mais faut savoir être éclectique. Même si l'un est plutôt physique et que l'autre peut être produit par n'importe qui, on y trouve autant de chose intéressantes dans les 2 genres qui nous font ressentir des choses parfois bien différentes. C'est là toute la beauté de la musique.
Cet album a été pour moi L'Ovni, l'oeuvre inattendue qui m'a fait découvrir qu'en fait aller voir ailleurs, bah c'est pas mal non plus. Il respire la joie de vivre, il rend heureux ses auditeurs grâce à la voix douce et gracieuse de m'sieur Young, peut-être un peu trop bisounours pour certains, mais qui a néanmoins le mérite de coller parfaitement aux sonorités qui transmettent la pêche et donnent l'impression de flotter sur un nuage. Je suis bien contient que le nuage retomberait bien vite si je m'amusais à traduire les paroles. Sans doute tirées de contes pour enfants, je préfère passer outre et me contenter de ce que le talent de la bande me procure du moins pour les albums studio. Chaque morceau est une douceur à chanter et à savourer copieusement qui détend et donne envie d'aimer chaque tête de con qu'on croise dans la rue. On nous transporte dans un monde plein de joie et de tendresse et de bons sentiments qui n'est jamais de trop surtout coincé dans les bouchons journaliers.
Face à tant d'éloges, vous allez sûrement me répondre : "Ouais mais attend, c'est de la merde, le mec sait pas chanter, il utilise de l'auto-tune sur sa voix !". Et là j'approuve. Adam Young a du talent, je n'en démords pas loin de là, mais sa voix angélique perd toute sa grandeur en live. C'est là qu'on se doute que l'auto-tune, le mélodyne et une grosse dose de compression entrent en jeu en studio. Si vous jettez un oeil aux vidéos Live vous verrez qu'en plus de maîtriser parfaitement le Limp-sync pendant certains concerts, il n'a pas du tout la même voix claire... Et je vous répondrai "So what?!". Après tout, ce style électronique, technologique et esthétique colle parfaitement à l'univers et en y réfléchissant bien c'est plutôt un mélange heureux même s'il faut avouer que ce genre de pratique aussi courantes soient-elles sont tout à fait craignos. Alors oui il a du talent et non en live ce n'est pas terrible mais après tout combien de groupes écoutons-nous dont le chanteur chante comme un phoque. De toute façon que ce soit clair, je n'ai aucune envie de me frotter à un public de minettes en chaleur.
Musicalement ce Ocean Eyes est, comme je l'ai dit, un véritable ovni musical. On accroche pas au début, on écoute le truc d'un air dubitatif, puis plus on avance plus l'appréciation pointe le bout de son nez pour finalement se surprendre à écouter l'album en boucle des dizaines de fois.
Mention spéciale pour la version Deluxe contenant 7 morceaux inédits dont 5 absolument immanquables, donc faites le bon choix.
Mort aux hypocritites !
