J'attendais ce nouvel album de Guillaume Perret & The Electric Epic depuis prés d'un an et demi. Depuis la sortie de l'EP Doors à vrai dire.
Entre temps j'ai pu les voir en concert, ce qui n'a fait qu'aviver mon appétit.
Et enfin, ça y est l'album est sorti ! L'attente en valait-elle la peine ? Sans discussion oui !
L'univers musical de ce groupe sort largement des sentiers battus et parvient régulièrement à me surprendre et à m'emporter a détour d'un phrase musicale, d'une ligne de basse, d'un riff de guitare ou d'une rythmique hypnotique.
L'album s'ouvre sur Opening, introduisant le voyage musical à venir en douceur. Les sonorités d'arrière plan évoque une ambiance portuaire entre sirene de bateau et mouettes et grincement de mats et cordage. la piste se développe pour introduire les éléments sonores et le thème principal du morceau suivant : Shoebox.
Shoebox était déjà présent sur l'EP Doors, mais c'est une version largement remaniée qui nous est proposée ici. Comme lors de leurs concerts le groupe fait évoluer ses morceaux. Shoebox reste toutefois largement reconnaissable. Heureusement car ce thème est fantastique et on retrouve toujours l'ambiance de mégapole électrique qui se dégageait de l'EP. Shoebox est un thème que j'imagine volontiers en BO de course-poursuite sur fond de polar.
L'album enchaîne sur Brutalum Voluptuous qui m'évoque beaucoup Pink Floyd. La voix féminine et déformée me rappelle les paroles incantatoires de Sheep, tandis que la fin du morceau me parait contenir un hommage assez net à un des riffs de Echoes. C'est sans doute la piste la plus étrange de l'album mais elle contient son lot de mélodies.
Irma's Room propose une ambiance plus onirique et plus détendue après la tension contenue du morceau précédent. La mélodie principale flotte et glisse comme on rêve de voler au beau milieu de la nuit.
Là où Guillaume Perret se sert souvent des effets sur son sax pour ajouter de la force et de l'énergie à son son, il s'en sert ici pour ajouter de la rondeur et de la légèreté. Un vrai moment de cocooning sonore.
Mamuth doit certainement son nom à la rythmique pesante et évocatrice du pachyderme qui est le pouls du morceau. Peut être la piste la plus bruitiste de l'album.
Doors était le second morceau de l'EP sorti l'année dernière. Composé dans l'optique d'un ballet, c'est un morceau d’ambiance tout en douceur et légèreté. Une transition idéale entre la pesanteur de Mamuth et l'énergie tourbillonnante de la piste suivante : Ponk.
On retrouve dans Ponk la gamme éthiopienne chère à Guillaume Perret et qu'il avait déjà mis en scène avec Ethiopic Vertigo. Le morceau joue toutefois plus dans un esprit de fusion entre ska expérimental, swing éthiopien et rock progressif sous dopage nucléaire.
Coma vient conclure cet album, en douceur et délicatesse, en jouant sur le contraste avec Ponk. Plus qu'un morceau en soi, je l'appréhende plutôt comme le mot de la fin du disque.
Open Me est-il meilleur que l'album précédent ? Difficile à dire, mais ce n'est pas très important. Ce qui l'est c'est que le groupe a réussi à donner une identité distincte à ce nouvel album, et qu'il s'écoute avec grand plaisir.
Qui plus est, Shoebox reste un de mes morceaux préférés, tout genre et groupe confondu. Difficile pour moi de mettre autre chose que la note maximale dans ces conditions.