Origin of Symmetry (OOS) comprend certainement les meilleurs titres de Muse depuis plus de dix ans maintenant. Le génie de composition de Bellamy se trouve concentré dans chaque chansons que composent cet album absolument inoubliable.
Le son du groupe est plus confirmé que dans Showbiz, avec des trouvailles sonores géniales telles que la fuzz sur Plug In Baby (effet de distorsion de la guitare électrique fun et original). La basse tient toujours une place prépondérante dans le fondement des morceaux, elle est monstrueuse et bourrée d'effets tous plus réussis les uns que les autres. La voix de Bellamy est encore jeunette comme pour Showbiz, mais aussi bien mieux canalisée.
Que dire sinon que chaque chanson est un coup de génie ? OOS ne se contente pas seulement d'être original et bien construit, il parvient aussi à alterner moments calmes et moments excités avec brio. Il n'y a qu'à écouter la chansons d'ouverture, New Born pour s'en rendre compte : Petit piano jouant des accords simples et illuminés au début, s'ensuit un énorme riff de guitare électrique pour lancer ce qui sera à tout jamais l'une des chansons sacrées de Muse.
Bliss en deuxième tire parfaitement son épingle du jeu et relance la machine bien huilée à coups de gammes de synthé en éventail et d'une partie batterie ultra entrainante. Morceau mythique.
Space Dementia est plus copieuse, avec sa deuxième partie largement inspirée (plagiée) de Rachmaninov. Le piano remplace la guitare pour un morceau épique, avec des gammes renversées et renversantes. On s'extasie devant la production lors du final impressionnant qui enchaine parfaitement sur un Hyper Music au riff fortement inspiré de RATM. Mais bon. C'est fait avec classe, la basse est juste incroyable sur ce morceau et la voix de Mat, hurlante et déchirante.
On passe rapidement sur LE riff qui caractérise le génie de composition de Bellamy, c'est évidemment celui de Plug In Baby. Cette dernière est dans l'absolu inattaquable, puisque couplets et refrains s'enchainent impeccablement, et donnent le tournis tellement le fun et la simplicité du rythme se mélangent bien à la partie guitare. Un régal.
Citizen Erased, clairement l'apogée d'OOS, avec ce son, cette production, cette émotion dans la voix... On peut préciser que la version studio dégage une force et une ambiance qui ne pourront jamais être retranscrites en live. La deuxième partie de la chanson, apaisante et délicieuse, permet d'enchainer avec la seconde moitié de l'album, plus mystique.
Microcuts, création étrange et structure intéressante avec ce rythme légèrement accidenté. La voix de castrat de Bellamy impressionne par sa fragilité et sa performance. A savoir que c'est à cause (ou grâce) à cette piste que l'album ne sortira pas tout de suite aux States (OOS est sortit après Absolution la bas). Je vous laisse le plaisir de découvrir pourquoi, mais la plupart des fans le savent, et c'est assez drôle.
S'ensuivent Screenager qui pose l'album et lui permet de souffler un peu, avec des arrangements magiques, Darkshines survoltée et dingue à la fois, avec son solo guitare au son si particulier et son refrain qui donne l'impression de se retrouver dans une spirale infernale. La reprise de Nina Simone avec Feeling Good en version rock, interprétée radicalement par le groupe est une réussite à tous niveaux. Et pour finir, la troublante et lyrique Megalomania, chef d'œuvre ultime jouée avec un orgue de cathédrale.
OOS est incomparable, aujourd'hui toujours assez loin devant les autres albums du groupe, grâce à des compositions et une production qu'on pourrait presque qualifier de virtuoses. J'attends toujours depuis plus de dix ans maintenant, un album à sa mesure, mais je ne pense pas au vu de la direction que le groupe à pris depuis, qu'il puissent un jour sortir un disque aussi inspiré, et torturé. Et si tant est qu'ils y parviennent en 2012-2013, ou même en 2022 s'ils veulent, je ne pourrai jamais oublier ce que m'a fait vivre OOS à l'aube des années 2000, une fascination démesurée pour ce groupe incroyable qu'est Muse.