Pourquoi aller écouter un groupe dont on ne sait rien ? Ni le style. Ni les chansons. Ni même les artistes. Beaucoup moins risqué que la bourse mais tout aussi jouissif qu'un full au poker. Enfin je crois... Je ne sais pas jouer au poker ! Bref, c'est quitte ou double. Mes dames, messieurs faites vos jeux, rien ne va plus ! Et cetera, et cetera.

La scène n'est que faiblement éclairée. N'y figure qu'un piano a queue derrière lequel est assis, droit comme un I, le sieur Parker au teint blanc et le sourire aussi fuyant que le front de Bruce Willis. Non loin, un pied de micro. Vient se placer derrière, Yanowski. Teint aussi blafard que son compère, cernes marquées de noir et tête coiffée d'un haut de forme tout droit venu d'un passé révolu. Il vous semble immense... de part sa taille, de part sa présence, de part son charisme. Yanowski. Pas le chapeau. Je m'enfonce un peu plus dans mon fauteuil en me demandant finalement ce que je fous là...

Les marteaux frappent enfin les cordes, brisant le silence et du même coup le malaise qui commençait à m'envahir. J'adore le piano. S'élève avec les notes la voix de Yanowski aussi impressionnante que le personnage. Les gestes sont lents et amples. Les mains de l'artiste virevoltent. Elles m'hypnotisent. Sont à elles seules toute la mise en scène. Le monde qu'elles décrivent vous replonge dans le temps jadis du Londres du Docteur Jekyll et de Mister Hyde ou bien encore du Paris de Mistinguett. L'énergie dépensée par la tête pensante de ces mains vous rappelle un certain Jacques Brel où l'intensité des textes passent sur le visage en des expressions qui vous font littéralement vivre les paroles. Vous imaginez très très bien le terrible enfant à la gueule de chien, visualisez tout à fait la scène d'une fête plus qu'arrosée où les protagonistes ne sont ni plus ni moins que Jésus affublés de 4 de ses (a)pôt(r)es, vous représentez parfaitement la fräulein à la voix aussi sucrée qu'un café serré. Les personnages se suivent et se succèdent vous entraînant dans une farandole d'imaginaire aussi drôle que noir jusqu'à ce que la dernière note appuyée laisse à nouveau sa place au silence.

1h30 plus tard. Quoi ? Déjà ? Vous n'avez pas vu le temps filé ! Ah nan, ah nan, vous en voulez encore ! Quitte à cauchemarder ou ne pas fermer l'œil rapport à mon imagination plus que débordante, autant que ce soit pour quelque chose ! Petit rappel. C'est déjà ça... Je n'ai plus qu'à aller psychoter au fond de mon lit en interprétant tous les bruits de la nuit... !
MarieDmarais
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le 20 déc. 2011

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