L'orteil du Christ
Cet album est un peu à part dans la discographie des Residents, groupe lui-même à part dans... disons... l'histoire de la musique. Il ne s'agit pas d'une composition originale, mais plutôt de...
le 26 mars 2015
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Cet album est un peu à part dans la discographie des Residents, groupe lui-même à part dans... disons... l'histoire de la musique. Il ne s'agit pas d'une composition originale, mais plutôt de l'interprétation d'une oeuvre de 1937 du compositeur N Senada.
Alors, qui est N Senada ? Pour comprendre cela, il faut savoir qui sont les Residents. Mais alors, me direz-vous, qui sont les Residents ? Eh bien... en fait... on ne sait pas. Cela fait quarante ans que les membres de ce groupe de pop avant-gardiste restent incognito, cachés sous divers masques, le plus souvent en forme de globe oculaire.
Et N Senada dans tout ça ? Eh bien, il s'agirait de l'un de leurs inspirateurs, compositeur à l'identité voire à l'existence contestée : il pourrait s'agir, selon les sources, de Snakefinger, compagnon de route des Residents, de Harry Partsch, compositeur de musique dite "savante", ou bien... d'un leurre créé par les Residents eux-mêmes.
Bien. Maintenant nous savons que nous ne savons pas à quoi nous en tenir. Et ce Pollex Christi, alors ? Il s'agit d'une composition de N Senada donc, interprétée par les Residents sur un vieux synthé dégueulasse, comme à leur habitude. Une pièce totalement instrumentale, basée sur des thèmes de musique classique et populaire juxtaposés sans aucun ménagement, cohérence ou bon goût. Les deux œuvres les plus utilisées sont la cinquième symphonie de Beethoven (pom pom pom poooooooooom, etc...) et Carmina Burana, de Carl Orff. Le résultat, comme souvent pour les Residents, donne un truc bizarre, totalement inclassable, du plus grand kitsch et génial à la fois.
De plus, selon les Residents (c'est donc sans doute faux), N Senada aurait laissé des trous dans sa partition, permettant à l'interprète de les combler par des éléments musicaux extraits de son époque. C'est donc ce qu'ont fait les Residents. Il paraîtrait que la pièce contiendrait des citations de Star Trek et de Popeye, mais je ne les ai pas reconnues. Enfin bon, c'est sans doute vrai, puisque ce ne sont pas les Residents qui l'ont dit.
Ce n'est peut-être pas l'album idéal pour découvrir les Residents (ils ont quand-même produit des albums plus abordables), mais il est parfait si vous voulez démolir à tout jamais deux ou trois mythes de la musique occidentale. Oui, rien que ça...
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le 26 mars 2015
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