Can you hear the sound ? Can you feel it coming ? Or is it the roar of the crowd ?
Le 9 août 1995, KISS joue devant une salle comble pour la chaîne de télévision MTV (à l'époque où elle passait encore essentiellement des clips vidéos). Mais au lieu de faire un simple concert plein d'explosions et d'autres effets pyrotechniques, les quatre membres de l'époque débranchent leurs guitares et optent pour un live acoustique (ou unplugged). Sauf qu'à la surprise générale deux anciennes têtes rejoignent Paul et Gene. Les deux gais lurons Peter Criss et Ace Frehley retrouvent leurs anciens collègues d’antan. Bon seulement pour 4 chansons mais c'est un exploit ! D'ailleurs j'aime beaucoup ce qu'Ace dit lorsque Eric et Bruce viennent se mélanger aux anciens, alors qu'une partie du public se permet de siffler les deux hommes. De nulle part Ace sort « Soyez sympa les gars, ils font parti eux aussi de la famille ». C'est extrêmement fair-play de sa part, surtout quand on voit à quel point il crache sur le groupe de nos jours. Mais bon je divague...« vague ».
Le courant passe tellement bien entre les quatre vieux de la vieille, qu'ils décident d'entamer une réunion de famille, à la fois sur scène et en studio. Dès l'année suivante le groupe se lance dans une immense série de concerts et surtout ils reprennent enfin leur maquillage iconique. De plus il s'agit de la tournée la plus fructueuse de leur carrière, avec plus de 140 millions de dollars récoltés. Sauf que dans la précipitation KISS se retrouve obligé de sortir Carnival of Souls et comme j'ai pu le préciser dans ma critique...ça a été un bide, malgré sa qualité indéniable.
En septembre 1998 l'attente est terminée, KISS sort Psycho Circus. Du coup, il s'agit du premier album depuis presque 20 ans qui regroupe à la fois Paul Stanley, Gene Simmons, Ace Frehley et Peter Criss (même si ce dernier ne jouait pas tant que ça sur cet album). Sauf que non ! En effet c'est une belle grosse arnaque. Les musiciens présents sont essentiellement Tommy Thayer qui se prépare à prendre sa place de guitariste principal et Kevin Valentine qui avait déjà officié à la batterie sur quelques chansons ici et là. Ace Frehley est à peine présent et pour Peter Criss c'est encore plus ridicule, je préciserais quand et qui joue quoi. Malgré ce grossier mensonge l'album se rapproche bien plus du KISS d'origine que de la période sans maquillage.
La pochette de l'album fait elle aussi penser au KISS d'antan avec son gros clown à la fois terrifiant et horriblement mal fait. On y voit aussi le portrait de chaque membre sur un rideau de cirque, Le tout avec un effet animé quand on bouge de gauche à droite le boîtier de l'album, révélant soit le clown soit les portraits. Malheureusement c'est assez kitsch, surtout pour la fin des années 90 mais d'un autre côté ça colle parfaitement avec le retour du maquillage.
On ouvre le festival sur la chanson titre Psycho Circus et le ton est donné, on est là pour le spectacle, pour le show, le cirque KISS est bien retour. Le titre est foutrement efficace, les guitares sont marquées et la voix de Paul Stanley résonne encore dans mes oreilles. Le plus réussi reste le pont instrumental et le solo qui suit, on pourrait réellement croire qu'Ace est présent. Mais non malheureusement ou non c'est déjà Tommy Thayer qui a pris sa place. Je me souviens bien du clip que j'ai vu à l'époque de sa sortie. C'est pas franchement grandiose, le groupe souhaitait au départ le faire en 3D sauf qu'au final le projet a été abandonné, du coup ils ont l'air con !
Within s'ouvre étrangement par une intro inversée, jouée par Bruce Kulick qui semblait être encore dans le coin. C'est un titre très Simmons qui rappelle assez la période Revenge avec sa lourdeur, je ne serais pas surpris si la chanson datait réellement de cette époque. D'ailleurs Kulick ne fait pas que jouer sur l'intro, c'est aussi lui le responsable du solo propre et sans fioriture (une chose rare chez lui). Sans hésiter c'est le titre que je préfère sur l'album, comme moi Revenge m'aura marqué !
Paul Stanley suit avec un titre à rallonge, I Pledge Allegiance to the State of Rock & Roll. Au départ je voulais parler du retour de la vengeance du syndrome Paul Stanley mais je me suis rendu compte que je venais de la réécouter 4 ou 5 fois de suite. En réalité c'est une très bonne chanson, entraînante au possible. J'aurais franchement des difficultés à en dire du mal.
ENFIN LES REVOILA !! Into the Void est la seule et unique chanson avec à la fois Ace et Peter. On reconnaît tout de suite le style de l'homme de l'espace et sa voix pas toujours très juste. Pour moi il s'agit de sa meilleure chanson avec Shock Me et Save Your Love, sans déconner. Mais honnêtement on dirait peut-être plus une chanson d'un de ses albums solo mais rien à foutre, Frehley est super cool quoi qu'il fasse. Même si aujourd'hui il a plus l'air d'un vieil alcoolo aigri.
Avec We Are One, Gene Simmons se moque de nous étant donné qu'il est le seul membre du groupe sur cette chanson. Mais ça ne veut pas dire que la chanson est mauvaise, loin de là. Étrangement Gene s'en sort bien en général sur les ballades, contrairement à Paulo qui a tendance à tomber dans la guimauve.
You Wanted the Best est la première et dernière chanson où les quatre membres originaux chantent tous à leur tour. Par contre ils n'y jouent pas tous, Criss passant à la trappe contrairement à Frehley. Le titre fait référence au fameux discours gueulé avant chaque concert. C'est une superbe chanson ! Non franchement, c'est surtout que ça change d'entre les quatre voix les unes à la suite des autres. Étrangement les paroles lui donnent en plus un côté très personnel, comme des excuses aux fans mais aussi à eux quatre.
Raise Your Glasses est quasiment une power-ballade de Paul Stanley, pas tout à fait parce qu'elle est un peu trop Rock mais suffisamment Pop tout de même. Le titre fonctionne plutôt bien malgré son refrain un peu niais mais rien de bien méchant non plus. C'est une bonne surprise, j'en avais de mauvais souvenirs mais en la réécoutant pour écrire ces lignes j'ai tout de suite accroché. Comme quoi des fois la mémoire nous joue des tours.
Et voilà Peter Criss sur I Finnaly Found My Way, il chante peut-être mais il n'aura même pas touché sa batterie. On reconnaît assez facilement le style de Bob Ezrin et Paul Stanley, qui ont tous deux travaillé sur l'écriture. C'est hyper neuneu et cucul, pas spécialement intéressante à mon avis.
Avec Dreamin' c'est Paul Stanley et Bruce Kulick qui se prennent un procès au cul. Malgré son côté épique et franchement cool, on ne peut s’empêcher de crier au plagiat. Quelques mois après la sortie de l'album Alice Cooper intente un procès au groupe car la chanson ressemble beaucoup trop à son Eighteen, un procès qu'il gagnera. Mis à part ça, c'est pas mauvais du tout ! En plus d'avoir un Paulo en pleine forme vocalement parler, on y retrouve avec plaisir Kulick à la basse et à la guitare (encore Simmons qui flemmarde ?).
Avec Journey of 1000 Years, Gene Simmons conclut l'album en beauté. Comme la précédente, la chanson a un côté assez épique et grandiose mais sans le plagiat cette fois. Elle a un côté très théâtral, très orchestral. Un côté renforcé par sa fin jouée aux cuivres et reprenant le solo de Psycho Circus. La boucle est donc bouclée ! Tout ça aurait été parfait pour le Live symphonique du groupe mais malheureusement ils ne la joueront pas. En plus de cela, Simmons semble vouloir revisiter le mythe d'Icare avec ses paroles : « as-tu volé sans ailes ? ». C'est une parfaite conclusion à mon avis.
C'est marrant quand même, j'avais un souvenir assez moyen de l'album. J'avais adoré Revenge et Carnival of Souls quand j'ai commencé à découvrir le reste de la carrière du groupe. Oui parce qu'au départ mes connaissances étaient limitées aux albums de la fin des années 70, Love Gun et Dynasty. Donc j'étais assez content de retrouver un album avec les membres originaux mais j'avais été assez déçu. Mais au fur et à mesure des diverses réécoutes pour l'écriture de cette critique, je me rendu compte que Psycho Circus était réellement bon.
L'album a plutôt bien marché lors de sa sortie, démarrant directement à la troisième position du Top 50 américain et obtenant un disque d'or en seulement un mois. C'est le meilleur démarrage du groupe si je ne dis pas de conneries. Comme quoi le côté réunion de famille aura fait vendre...même si ce n'était pas réellement le cas ! Mais le plus étrange dans tout ça se situe au niveau des produits dérivés. Psycho Circus eut le droit à une séries de comics mais surtout son propre jeu-vidéo. Un jeu qui a ma grande surprise est foutrement bien en plus.