Il a suffi de vingt secondes pour tout faire s'écrouler. Tout l'espoir que je portais en cet album, alimenté par des mois de teasing intense, une pochette magnifique, des guests prometteurs... Tombé à plat. Pourtant, Give life back to music est finalement l'une des chansons les plus réussies de l'album, hein, mais il y a un gouffre entre cette intro somptueuse, à la hauteur d'un Aerodynamic, et le rythme disco qui s'ensuit.


Alors, certes, une première impression fondée sur les vingt premières secondes, ce n'est pas ce qu'on peut appeler une impression fiable. Mais, malgré les quelques surprises que réservera l'album, elle s’avérera juste, pour une fois. Et pourtant je l'ai réécouté cinq fois pour en être sûr avant d'écrire la critique.


Daft Punk nous livre ici un album où ils explorent le disco, à leur sauce, et de façon plus ou moins heureuse. Qu'on s'entende bien, le fait que le groupe change de style ne me dérange pas, dans la mesure où ils ont toujours changé de style : il y avait déjà un monde entre Homework et Discovery par exemple. Mais il me semble que pour ces deux albums, tout comme pour Human after All, ils revisitaient des styles tout en leur apportant leur touche complètement improbable et futuriste, et c'est ce qui me plaisait chez eux. Ici, si on enlève quelques chansons, ce n'est plus qu'un banal hommage à la disco...


Alors bien sûr, quelques morceaux se révèlent être au niveau de ce à quoi les frenchies nous avaient habitué : Giorgio by Moroder qui commence sans entrain pour finir en apothéose. Instant Crush malgré son impression de déjà vu permanente (elle me rappellerait, après réflexion, le beat de Every breath you Take (assez flagrant), et plus généralement, Casablancas semble livrer une espèce de parodie de The End has No End, mais il y a aussi d’autres trucs plus diffus, sur lesquels je n'arrive pas à mettre de nom). Et puis les deux dernières, Doin' it Right avec Panda Bear et Contact, nous livrent une fin parfaite et enfin un peu plus énergique. Ces quatre morceaux sauvent l'album de la grande dégringolade. Il faut également saluer la production, au poil.


Ensuite, il y a les quelques chansons disco qui marchent : Get Lucky bien sûr, mais aussi Give Life Back to Music ou Lose Yourself to Dance. Bon, j'aime pas trop la disco, mais c'est bien fait, et ça pourra faire des bons mashups en live, donc pourquoi pas. Mais bon déjà, c'est mou, surproduit jusqu'à en être plat.


Et puis il y a le reste, pour moi véritablement insupportable : The Game of Love, Touch, Within, Fragments of Time... Certains ont dit que c'était tendre, que c'était sucré... C'est mou, c'est sirupeux, c'est rose comme un bonbon trop sucré, c'est de la guimauve, oui ! Je suis ressorti écœuré de l'écoute de cet album, écœuré parce que c'est trop, beaucoup trop sucré. Daft Punk a mis le double de la dose de sucre prescrite, et leur guimauve est immangeable, voilà. Alors évidemment, ça va plaire à certains, mais il me semble que Daft Punk a un peu perdu de son âme ici, et c'est bien dommage.


Et malgré tout, dans ma grande faiblesse, je me vois bien obligé de leur mettre plus que 5, et ce, parce qu'à chaque écoute je finis par ces deux morceaux de génie, qui me feraient presque tout pardonner aux deux robots. Sauf The Game of Love parce que faut pas déconner non plus.


Et puis, pour finir, je m'interroge : Daft Punk était un des groupes porteurs de la "French Touch" en électro, et participaient à améliorer notre image à l'étranger... Et désormais, avec cet album, que vont retenir les amerloques de la France ? Un énième cliché : "If love is the answer, you're home." Je ne crois pas qu'on en ait besoin. ^^

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le 19 mai 2013

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Nordkapp

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9

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