De la faculté de la musique à bouleverser l'espace-temps
Orval Carlos Sibelius a voulu ce "Recovery Tapes" comme une respiration au cours du long et difficile processus de création de son grandiose "Super Forma". *
Mais il ne faut pas pour autant s'attendre à un petit truc sans importance, à une sorte de "faute de mieux". Non cet album est diablement intéressant si tant est qu'on veuille bien lui accorder du temps.
Il dure à peine 25 minutes mais il vous faudra bien plus longtemps pour le comprendre et l'apprivoiser.
Etre si bref et parvenir à balayer un spectre musical si large n'est pas donné au premier petit musicien venu et Axel Monneau s'impose ici en apprenti-sorcier diabolique.
Si vous acceptez ce pacte avec le diable, vous pourrez prendre place au milieu d'une fanfare aux accents d' Arcade Fire avec "I don't want a baby" ( http://youtu.be/kt5OvZu-PDk ), flirter avec les Beach Boys et Simon & Garfunkel ( "First book of songes" et "Recovery days" : http://youtu.be/AtIgr0nnDMY ), céder à l'anarchie de "Sientelo" ( http://youtu.be/-YdSWIdzr3c ) et au rageur "Alihyde", vous aurez la surprise de découvrir que les Mars Volta étaient déjà nés dans les 70's ( "Dead slug" ), avant d'être victime d'une transe psychédélique sous champis ( "Under the carrot sky" ).
Accepter de cohabiter avec Orval Carlos Sibelius n'est donc pas de tout repos, la tentation de la folie n'est même jamais loin, mais la force de l'art ne réside-t-elle pas dans sa faculté à nous faire explorer des territoires inconnus, voire hostiles ?
* http://www.senscritique.com/album/Super_Forma/critique/23835250