Bricolâme

C'est pas High Tone, pas EZ3kiel, pas Fauve ou Diabologum, rien de tout ça et pas si éloigné non plus ! Pas vraiment groove comme sait l'être l'un ou trippant comme peut l'être l'autre mais habité comme le troisième et un rien sombre et musical comme le dernier. Toujours changeant, ondulant passant des orgues de Bach aux battements cardiaques à une flute réjouissante. Patchwork !

Mélange, sorte de puzzle musical moderne ou désuet dans lequel on fait son chemin comme dans une galerie des miroirs mystérieuse un rien mystique.

Pas tout à fait Rock ni assez Rock Prog, pas vraiment Noisy mais là encore un peu tout ça par petites touches. Bien sur c'est pas d'la Muzak ni du Classique mais tout doucement la chimie des sons fonctionne et la mayonnaise se forme en douceur.
Qu'ont ils à nous dire ? Peut-on se satisfaire d'une cinquantaine de minutes d'ambiances en demi teinte ? Que reste-t-il une fois les sons éteints ? RIEN ou presque rien ?...que nenni !
Une musique plutôt lente mais inventive avec un véritable caractère, une identité propre parsemée de textes poétiques doux amers ou d'extraits de films (# Hugo TSR ou d'autres) et de reportages radios.

Des samples étranges et variés se font entendre, de Jean Yanne et sa gouaille sympathique, magnifique oraison funèbre testamentaire du général De Gaulle (voir ci dessous), entretiens avec le professeur Picard, à une retransmission télévisée de l’assassinat de Kennedy l'air de rien une couleur s'installe des ambiances s'impriment.
Bricolage sonore ambient rock plutôt prenant bouturé de sonorités agréables. Rien nous balade calmement, avec douceur dans sa musique en apparence froide et nous entraîne irrémédiablement vers une langueur sourde à peine perceptible mais plaisante comme un vague à l'âme.

Testament olographe du général de Gaulle,

16 janvier 1952

« Je veux que mes obsèques aient lieu à Colombey-les-Deux-Eglises. Si je meurs ailleurs, il faudra transporter mon corps chez moi, sans la moindre cérémonie publique. Ma tombe sera celle où repose déjà ma fille Anne et où, un jour, reposera ma femme. Inscription : Charles de Gaulle (1890-….). Rien d’autre.

La cérémonie sera réglée par mon fils, ma fille, mon gendre, ma belle-fille, aidés par mon cabinet, de telle sorte qu’elle soit extrêmement simple. Je ne veux pas d’obsèques nationales. Ni président, ni ministres, ni bureaux d’assemblées, ni corps constitués.

Seules, les Armées françaises pourront participer officiellement, en tant que telles ; mais leur participation devra être de dimension très modeste, sans musiques, ni fanfares, ni sonneries.

Aucun discours ne devra être prononcé, ni à l’Église ni ailleurs. Pas d’oraison funèbre au Parlement. Aucun emplacement réservé pendant la cérémonie, sinon à ma famille, à mes Compagnons membres de l’ordre de la Libération, au Conseil municipal de Colombey. Les hommes et femmes de France et d’autres pays du monde pourront, s’ils le désirent, faire à ma mémoire l’honneur d’accompagner mon corps jusque sa dernière demeure. Mais c’est dans le silence que je souhaite qu’il y soit conduit.

Je déclare refuser d’avance toute distinction, promotion, dignité, citation, décoration, qu’elle soit française ou étrangère. Si l’une quelconque m’était décernée, ce serait en violation de mes dernières volontés. »