Un p'tit tube et puis s'en va !
Si on m’avait dit qu’un jour j’écrirais une critique d’un album des Connells, je ne l’aurais certainement pas cru. Mais si, les Connells… Vous ne vous rappelez pas ? Un groupe américain principalement connu par chez nous pour un tube qui passe en boucle sur RTL 2 depuis vingt ans, j’ai nommé "74-75". Je ne vais pas vous mentir, c’est bel et bien cette chanson magnifique, peut-être l’une des meilleures des années 90, qui a fini par attiser ma curiosité jusqu’à me pousser à écouter le disque dont elle est extraite, "Ring", sorti en 1993. Ca et une envie récente de parfaire ma culture rock de cette décennie, avec laquelle j’ai toujours eu un peu de mal. Mais bon, sait-on jamais : si tout l’album était de ce niveau, pensais-je en mon for intérieur avant de m’y intéresser, ça allait être une tuerie !
Trois fois hélas (ou plutôt onze fois, vu que sur les treize titres il n’y en a que deux de potables), "Ring", le cinquième album du groupe (j’aime bien vous embrouiller avec des chiffres), est très loin de l’extase espérée. Explication : quand on entend "74-75", on ressent quelque chose d’assez inexplicable. Il y a dans cette chanson, dans cette mélodie, une telle évidence, un tel mélange de légèreté, de simplicité et de fluidité, qu’elle a le don de nous plonger dans un état de bien-être sidérant. Et comme je l’ai fait, on se dit que des types capables de nous pondre un tel chef-d’œuvre ne peuvent pas être des gens mauvais. On croit naïvement que tout l’album sera de cette trempe, que chaque morceau dégagera cette aura extraordinaire, qu’on va vivre une heure d’extase sensorielle, d’arpèges à tomber par terre. Alors on se lance, forcément. "Slackjawed" n’est pas une mauvaise intro, pas suffisamment en tout cas pour nous inquiéter, malgré un côté très easy listening et des guitares plus saturées qu’on ne l’aurait imaginé (paye ton solo). "Carry my picture" a beau être meilleure, on commence un peu à douter… Je sais pas, y’a décidément un truc dans les sonorités qui colle de moins en moins avec "74-75", qui sera d’ailleurs la prochaine sur la liste et sur laquelle je ne reviendrai donc pas, si ce n’est pour confirmer qu’on a pas l’impression d’avoir affaire au même groupe, la voix étant l’élément commun le plus identifiable. Et puis les titres se succèdent, et là le drame que l’on espérait éviter prend vie : les Connells, tout comme cet opus, s’avèrent carrément décevants. Les mecs ne sont pas ce qu’on attendait d’eux : au lieu de nous faire voyager, ils nous proposent un rock californien très terre-à-terre, entendu mille fois - pas à l’époque, certes, mais depuis - dans des séries type "Les Frères Scott". "Ring" ne dégagera donc plus rien de très excitant, ni, évidemment, du niveau du morceau maintes fois susnommé, qui est finalement un OVNI là-dedans, aussi bien en terme de qualité que d’atmosphère musicale. Bien que le disque soit assez pop et remuant, il y aura tout de même d’autres balades qui, pour le coup, souffriront vraiment de la comparaison ("New Boy", "Disappointed"). Et le tout s’achèvera sur un affligeant sentiment d’avoir finalement écouté quelque chose de très commun.
Prochaine étape de mon périple années 90 : "Dish Of The Day" de Fool’s Garden, responsables d’un autre monument de la pop, le fameux "Lemon tree". J’ai pas fini de me marrer !