Quelle claque !
Ça faisait longtemps que je l'attendais celle-là ! Il y a peu de temps, je me disais que ça remontait à loin ma dernière claque culturelle. Vous savez, quand on découvre un truc complètement nouveau...
Par
le 9 oct. 2012
77 j'aime
11
Peut-être bien le moins aimé, et certainement le moins connu, des albums de Sublime, groupe à la carrière éphémère en raison du décès prématuré du chanteur Brad Nowell en 1996. Pour comprendre mon amour pour cet album, il faut savoir que c'est celui qui m'a fait découvrir (et adorer) Sublime.
Après un premier album très "raw" qui posait les bases de leur son, mélange reggae/ska/punk (qui peut sembler éculé aujourd'hui, mais était encore très jeune en 1992), Sublime sort cet espèce d'OMNI, véritable terrain des expérimentations les plus diverses pour le groupe. Il faut savoir que l'album s'est construit petit-à-petit, à moitié à l'arrache, à une époque où Brad était très dépendant à l'héroïne.
Globalement, le son est assez cradingue, avec un goût de pas fini qui le fait beaucoup ressembler à une démo (ou une mixtape, diront certains), ce qui contribue très fortement à son charme.
Le son est très éclectique, et c'est là une de ses autres qualités. Les samples vocaux (dont certains sont remarquablement obscurs) sont omniprésents, tout comme les boucles de synthés, les batteries électroniques et autres boites à rythme (quand Bud Gaugh n'est pas là pour exploser ses fûts), les scratches bien crasseux, et les gros overdubs qui tachent.
Le second titre, Steady B Loop Dub, n'a de dub que le nom et lorgne clairement du côté urban/hip hop. Work That We Do et Steppin' Razor (reprise de l'excellent Joe Higgs), auraient pu être des reggae très classiques sur un autre album du groupe, mais sont ici transformés en tentatives électronisantes largement influencées années 80.
On notera la présence de pas mal de titres exclusivement instrumentaux (dont le très bon Lincoln Highway Dub, qui deviendra le tube Santeria sur l'album suivant), chose qu'on ne retrouvera pas ailleurs dans leur carrière.
Plusieurs titres consistent simplement en Brad et sa gratte acoustique (Pool Shark, Mary, Boss D.J.), pour une émotion décuplée.
Et on a carrément les gros morceaux hip hop décomplexés (Q-Ball, Cisco Kid et son sample improbable des Doors), chose là encore relativement unique chez Sublime.
Mais bien sûr, le groupe n'a pas renié son style pour autant, et certains titres restent tout à fait dans la veine du premier album, comme Greatest-hits (et sa kickass bassline), ou Saw Red (où Brad est accompagné au chant par une Gwen Stefani encore inconnue).
Au niveau des paroles, ça reste assez classique : Bradley parle de filles, de musique, de fête, de drogue aussi, et d'autres sujets un peu plus obscurs. Comme toujours, il place parfaitement sa voix, sachant alterner entre l'émotion pure et le gros n'importe quoi, pour un résultat savoureux. Sa technique est toujours impeccable. Essayez donc de chanter en même temps que lui sur All You Need. Moi je n'y arrive toujours pas : il est trop rapide !
En bref, cet album, c'est un véritable foutoir. Les membres se défoulent sur cette parenthèse entre 40oz. To Freedom et l'album éponyme, aussi semblables l'un à l'autre que celui-ci en est différent, et on trouve ici beaucoup d'éléments uniques dans leur carrière.
Alors c'est sûr qu'il est un peu moins easy-listening que les deux autres, mais il permet au moins de nous montrer le potentiel de ces types, qui devaient quand même avoir de sacrées bollocks pour sortir cet album en second, et inévitablement décevoir pas mal de fans. On en vient à regretter l'arrêt de leur carrière, qui était si prometteuse.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 13 avr. 2013
Critique lue 274 fois
7 j'aime
Du même critique
Ça faisait longtemps que je l'attendais celle-là ! Il y a peu de temps, je me disais que ça remontait à loin ma dernière claque culturelle. Vous savez, quand on découvre un truc complètement nouveau...
Par
le 9 oct. 2012
77 j'aime
11
Nous sommes en 1993. Forts du succès de la série animée Batman, les auteurs de celle-ci se lancent rapidement dans un long-métrage, situé dans le même univers fictif (le fameux DCAU). Ils décident de...
Par
le 19 oct. 2012
74 j'aime
11
Juste une bafouille rapide histoire de répéter les autres critiques. On juge ça en tant que film ou en tant que pub ? En tant que film c'est naze. C'est moche bien sûr (le noir et blanc sert à quoi...
Par
le 7 mars 2014
70 j'aime
15