Non satisfait de nous avoir fournis qu' un nouvel album cette année ("Nuclear Evolution" qu'on chroniquera un de ces jours), les Sa-Ra Creative Partners on décidé d'exploiter leur potentiel en solitaire pour continuer de nous transporter avec leur univers indescriptible. Depuis leur découverte, leur univers futuriste a séduit beaucoup de monde, notamment Kanye West qui les avait même signé sur son label G.O.O.D. Music avant que Sony BMG ne change ses plans. Pas de problème pour eux, leur aventure en indépendant via Babygrande ou Ubiquity ne travestit aucunement leur musique. Libre d'orienter sa musique comme il le souhaite c'est tout ce dont avait besoin Shafiq Husayn, tiers du groupe qui n'a pas attendu qu'on lui ouvre des portes de major pour faire vibrer sa musique dans le monde du Hip Hop. Ce musicien hors catégorie a même déjà sévis sur des gros classiques sans même que vous le sachiez. En 1991 c'est sous le blaze de SLJ et Slej Da Ruffeje qu'il produit avec DJ Aladdin une grosse partie d' "O.G. Original Gangster" d'Ice-T, collabore avec King Tee, Afrika Bambaataa, Prince ou lâche quelques sons sur "Return Of The Funky Man" de Lord Finesse. C'est donc le plus expérimenté des Sa-Ra, sûrement le plus touche à tout aussi, qui revient en cette fin d'année pour son premier album solo (enfin le second si l'on compte le vinyl instrumental long format "Jank Random vs Earl Leonne: The Frequency Clash" de l'an passé) baptisé "Shafiq En' A Free Ka" et qui s'écoute comme un voyage musicale très tribal.

Effectivement il a mis de côté cette poussière cosmique qui rayonnait sur chaque morceau des Sa-Ra pour mieux revenir au source même de la musique. Une inspiration venu tout droit de la richesse sonore du continent africain qu'il fusionne habilement à son génie créateur. A la fin de son "The U.N Plan" humanitaire qui laisse entrevoir en fond les cris du regretté James Brown, on est bercé justement par une mélodie dépaysante intégrant une multitude de bruits de la nature. De la musique 100% bio qui s'écoute sans modération ou qui se fume même si l'on en croit ce "Cheeba" fortement concentré en THC et sur laquelle s'incruste la voix planante de Bilal. Bourrée de percussions plus exotiques que les autres, de voix hypnotique, ou de synthé comme sur "Dust & Kisses" avec la charmante Noni Limar, le travail de Shafiq Husayn est impressionnant par son mélange multi genres qui trouve au finale toujours une allure savoureuse.

Un Hip Hop humaniste, spirituel, qui sensibilise et soigne notre ouïe des agressions causées par d'autres albums. Un Hip Hop influencé par le Jazz, la Soul, le Blues, la Funk, par les oeuvres de Dukes Ellington, Fela Kuti, J Dilla, Common, Prince, Stevie Wonder, James Brown, j'en passe et des meilleurs. Un univers magique qu'il faut absolument découvrir. On a même le droit à un très romantique, érotique et franchouillard "Le'Star" bercé par son accordéon et des voix (dont la sienne) dans la langue de Molière ("on va chez toi ou chez moi?", " fais moi l'amour",...). Pour tout ça on a envie de lui balancer un simple mais sincère Merci pour cette ambiance inlassable qui nous transporte ailleurs pendant quelques minutes.
Bobby_Milk
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le 20 déc. 2011

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