J'ignore qui est ce Mr Flash. J'ai trouvé son CD hier, en pleine fringale musicale, et j'ai appuyé sur PLAY.
Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais. Il me fallait un CD à faire tourner - et non pas un petit EP où 3 titres se battent entre eux - et un univers que je ne connaissais pas. Sur ce point-là, j'ai été comblée. Je découvre autre chose. J'ouvre une fenêtre qui donne sur un endroit jamais visité.
La musique est chaude, rythmée. Les sons sont bombés, bien nourris. On est loin d'une pureté à laquelle je me suis habituée, celle de la techno, squelette de l'électro. Une introduction efficace, en premier lieu, rien de très fou, qui nous fait entrer, hop, dans un petit monde où on secoue la tête en faisant la moue. Les musiques défilent, et, en dansant, les gestes deviennent nonchalants, détachés, libérés.
On retrouve un featuring où le rap se mêle à l'électro ("Number 1"), ce qui donne un morceau plein d'énergie, des sons plus lents, comme "Dazzle in the Dusk" qui invite à un slow langoureux ou "The Wake", ample, symphonique, où les sons d'eau qui coule sont rattrapés par des sons électroniques vaporeux, des sons plus nets et violents ("Drill") qui effleurent la techno, d'autres plus mélodiques et vintage ("Venus in Furs") ... Mh, oui, vintage est, somme toute, le meilleur adjectif que je pourrais lier à ce CD. L'influence disco est assez forte. On est plongé dans les années 70, 80, on entend autant des grésillements que des bruits intrumentaux, cette fraîcheur et cette énergie toute neuve, la naissance d'un genre qui enfantera d'autres genres ... La tendance électro est évidente, ainsi qu'une cera, et on ne s'étonne pas que Mr Flash signe chez Ed Banger quand on entend la petite merveille qu'est "Parliament of the Rooks" qui résume très bien la tendance générale du CD. Hypnotique, électronique, nostalgique.
("Sonic Crusader", je dois l'avouer, me rappelle étonnement "Wrong Cops" de Mr Oizo, sur certains points. Certes, Mr Oizo balade avec lui un monde bien plus inquiétant, nettement moins frais et rassurant, mais l'idée est là. Les mêmes images sont réveillées, dans ma tête. L'alliage de sons, sans doute, l'univers qu'ils appellent.)
Une bonne surprise, en somme. L'album a un corps, un esprit, tout s’imbrique et se lie facilement.
C'est un songe. Cette voix qui murmure "Wake up" dans un soupir, à la fin de "The Wake", tout dernier son, nous le rappelle.