Sounds From Nowheresville
Après l’explosion pop brute et énergique de We Started Nothing, j’attendais avec impatience ce que The Ting Tings allaient proposer ensuite. Quand Sounds From Nowheresville est sorti, je me suis plongé dedans avec beaucoup de curiosité, et franchement, il m’a surpris – dans le bon sens du terme. C’est un album qui prend des risques, qui explore des terrains différents, et c’est probablement pour ça que je le préfère à leur premier opus.
Là où We Started Nothing était cette décharge d’énergie pure, presque frénétique, Sounds From Nowheresville est beaucoup plus varié, plus complet. On sent que Katie et Jules ont voulu s’amuser avec les genres, et ça se ressent tout au long de l’album. Il y a du rock, de la pop, de l’électro, un peu de punk – un vrai mélange des influences qui donne à chaque morceau sa propre identité. C’est cette diversité qui, pour moi, rend cet album plus riche et plus intéressant.
Par exemple, "Hang It Up" est clairement un titre rock avec son riff accrocheur, et il te fait tout de suite bouger. Mais ensuite, tu as des morceaux comme "Guggenheim", qui te plongent dans une atmosphère plus sombre, presque new wave, avec une tension électro qui monte. "Soul Killing" a ce groove reggae inattendu, presque déroutant au début, mais ça fonctionne vraiment bien dans l’ensemble de l’album. Et puis il y a "One By One", un morceau plus électronique, presque minimaliste, qui te montre un côté plus introspectif du duo.
Je peux comprendre que cet album ait déçu certains fans qui attendaient une suite directe à l’explosion de tubes pop de We Started Nothing. C’est vrai qu’il y a moins de titres taillés pour les radios, et que l’énergie est plus contenue, plus subtile. Mais justement, c’est ce que j’aime dans Sounds From Nowheresville : il n’essaie pas de refaire ce qu’ils ont déjà réussi, il cherche à aller ailleurs. On sent que The Ting Tings ne se laissent pas enfermer dans une case, qu’ils expérimentent avec leurs propres limites.
Alors oui, ce n’est peut-être pas un album aussi immédiat ou aussi « fun » que le premier. Mais je le trouve bien plus audacieux, et c’est probablement pour ça qu’il me parle plus. Chaque écoute me fait découvrir de nouvelles subtilités, des nuances que je n’avais pas forcément captées au départ. Pour moi, Sounds From Nowheresville est la preuve que The Ting Tings savent se réinventer tout en gardant cette touche qui les rend uniques.