Spectral Dusk
7.1
Spectral Dusk

Album de Evening Hymns (2012)

Projet de Jonas Bonnetta autour duquel gravitent plusieurs de ses amis musiciens dans d’autres formations (Timber Timbre, Wooden Sky), Evening Hymns nous avait ravis avec un premier album sorti chez Kütu Folk l’année dernière et prénommé Spirit Guides. Ni porté sur la nostalgie d’un folk à égéries youngesques et dylanesques, ni tenté par l’hybridation sans retenue avec la pop, Evening Hymns traçait son propre chemin, porté par des voix que lui seul entendait. Puis, en live, le duo Jonas Bonnetta – Sylvie Smith donnait corps aux mélodies irrésistibles de Dead Deer, Mtn. Song ou Cedars.

L’association de l’image de la filiation et de celle de la croissance des arbres traverse Spectral Dusk, mise en évidence sur le doux Family Tree.

On s’imagine alors les musiciens réunis pour l’enregistrement de l’album. La petite bande rejoint le chalet pour commencer la soirée autour de quelques discussions animées. Les notes nostalgiques de guitares acoustiques et électriques se mêlent sur You And Jake. Le regard dans le vide, il repense à de nombreuses soirées passées là. L’absence flotte dans l’air, rappelée aux vivants par le doux parfum des cèdres. How’s it like to be hardly there ?

Parfois, les souvenirs se mêlent à un sentiment de culpabilité, des entraves qui demandent des solutions définitives : couper les liens (« I’m gonna chop down the family tree / Rake them into piles and burn all the leaves / ‘Cause it’s a forest of cowards / And a forest of thieves / Show no mercy » –Family Tree) ou attendre un changement radical (« Something remarkable to change / Just like those leaves that turn to gold are then set free » – Asleep In The Pews)
Tout au long de l’album, la vision de la nature varie entre source d’apaisement – élément distancié que l’on peut contempler – ou au contraire une incarnation des émotions. La paix vient du travail, avec les autres mais aussi sur soi, un thème qu’on trouvait déjà sur Spirit Guides (« You taught me how to be a working man / well I’m gonna work on you » – You And Jake).

Ouvrant de nouveaux horizons, Cabin In The Burn est une bouffée d’air frais bienvenue. Au même rythme de percussions que sur Arrows, le soin est habilement laissé aux guitares de fournir l’énergie requise pour avancer. Puis une douce litanie prend le dessus, qui finit en une explosion. Le défaut de l’album est le côté un peu monotone du chant de Jonas Bonnetta, qui gagnerait à se mettre plus souvent en danger, comme il le fait en live.

Avant la dispensable Song To Sleep To, l’instrumental Irving Lake Access Road est la pierre angulaire de cet album. Un voyage planant de plus de neuf minutes, où les violons s’accordent pour tutoyer les étoiles.
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le 22 avr. 2013

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