Stage Fright
6.8
Stage Fright

Album de The Band (1970)

NB : Je possède la version 50ème anniversaire, qui comprends une tracklist revisitée et qui (d'après Robertson) corresponds à ce qui devait originalement être mis en place. Après avoir écouté les deux versions, je trouve la nouvelle tracklist bien plus efficace.

Stage Fright est le troisième album de The Band, après deux succès (Music from Big Pink et leur album éponyme). Celui-ci connait des retours bien plus partagés, les critiques n'étant pas convaincus par le côté plus pessimiste et sombre des paroles comparés aux albums précédents. C'est pourtant une force du disque, qui mélange mélodies pop et rythmées avec thèmes plus sombres et déprimants, ce qui donne un final doux-amer très intéressant. Robbie Robertson écrit la majorité des morceaux, mais motive également ses collègues à composer également : ainsi Richard Manuel coécrit "Sleeping" et "Just Another Whisthle Stop", tandis que Levon Helm participe à "Strawberry Wine". Pour encourager cette participation, la tracklist sera a l'époque remaniée pour que les morceaux concernés se retrouvent sur la face A. L'édition 50ème anniversaire rétablit ainsi (toujours selon Robbie Robertson, je précise) la tracklist originalement prévue. Comme je le disais, je trouve la nouvelle tracklist meilleure : "Sleeping" est bien meilleur en morceau de fin d'album plutôt qu'en 2ème, mais surtout, l'album s'ouvre maintenant sur "The WS Walcott Medicine Show", un morceau rock guidé par un riff assez funky, bien plus efficace que le blues-country de "Strawberry Wine" en guise d'ouverture.

La force de cet album, c'est qu'il n'a pas vraiment de morceau faible. "Just Another Whistle Stop" est probablement le plus brouillon et le moins intéressant, mais même la, le solo de Robertson sauve les meubles. La voix de Rick Danko est complétement mise en valeur sur les titres "Time to Kill" et surtout "Stage Fright", mais le point fort du disque est l'excellent "The Rumor" où les voix de Manuel, Helm et Danko s'unissent pour répondre aux licks de Robertson et à l'ambiance sombre instaurée par les musiciens.

Si l'album n'a pas été un aussi grand succès que ses prédécesseurs pour The Band, pour moi il est presque aussi bon que leur excellent album éponyme. Le véritable problème est qu'il est né d'une période ou l'ambiance au sein du groupe s'est dégradée, et surtout que la consommation de drogues par ses membres a empiré. Aujourd'hui, des 5 membres initiaux, Helm, Danko, Manuel, Robertson et Hudson, seuls restent ces deux derniers. Manuel, addict et déprimé, se suicidait en 86, Danko mourrait d'une crise cardiaque probablement causée par ses abus en 99, tandis que Levon Helm décédait en 2012 des suites d'un cancer de la gorge.


EDIT : RIP Robbie Robertson, qui nous a quitté cette année.

Redas
8
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le 11 nov. 2023

Critique lue 24 fois

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