Le 9 janvier 69, Jimi donne 2 concerts à Stockholm, à la Konserthuset et on les possède grâce à ces 2 CD. Soyons honnête, ils n’ont pas grand-chose à voir l’un avec l’autre et les spectateurs/trices du 1er (débutant à 19h00) ont dû être sacrément déçus : un Jimi pas au point, se plantant à plusieurs reprises, se contentant visiblement du minimum. La dissolution du Jimi Hendrix Experience est de plus en plus dans l’air du temps et les journalistes n’arrêtent pas de le questionner là-dessus, ce qui a le don de l’agacer. Mitchell et Redding d’ailleurs ne sont pas plus au point et tout ce beau monde a bien du mal à s’accorder. En entrant sur scène, Jimi a une rose au bout de sa Fender et dédicace ce concert à "l'American Deserters Society" et aussi à Eva (Sundquist) qui envoie tout le temps des roses à Jimi et qu'il n'a encore jamais vu mais qu’il va rencontrer juste après. Cette prestation n’entre pas dans les mémoires, on a plus l’impression d’une longue jam session, d’une répétition en public plutôt qu’un de ces concerts incendiaires qu’il était capable d’offrir. Pourtant, le « Killing Floor » en entrée nous met en appétit et envoie bien, le meilleur morceau de ce concert sans aucun doute. Car ensuite, le soufflé retombe immédiatement et rien ne le fera remonter. Ensuite Jimi fait mine de ne plus se rappeler comment jouer "Spanish castle magic" et compte les cases sur le manche de sa guitare et annonce qu'ils vont jouer un titre écrit en 1733 dans les studios Benjamin Franklin. Une chanson jouée et chantée sans entrain, un peu comme pour s’en débarasser rapidement. Et tout le reste sera du même niveau (« Fire », « Hey Joe » et « Red House », pourtant de formidables titres). Jimi foire l’intro de « Voodoo Chile » et doit la recommencer ; de toute façon, le morceau longuet (13 mn) et confus ne mène nulle part…Ils finissent par une reprise de « Sunshine of your love » et retournent en coulisses, pas de rappel, on ferme le rideau. Une prestation bâclée et oubliable face à un public logiquement éteint.

On en serait resté là, il y aurait de quoi rester sur sa faim. Mais à 21h30 débute le 2e concert et c’est vrai que c’est une tout autre histoire. Un trio bien plus cohérent, un leader plus concerné (de meilleure humeur ???). Le groupe est de bonne humeur et semble plein d'énergie. Il mentionne une nouvelle fois le cas d'un déserteur américain qui a cherché asile en Suède (un certain Wally). Ensuite, le reste, c'est du tout bon, avec l'une des meilleures versions live de « Voodoo Child (slight return) ». Suite aux demandes répétées du public, Jimi accordera un "Fire" pour le principe. Le tout se termine par un « Purple Haze » et un « Star Spangled Banner » magnifiques. Voilà, le tour est joué. On sait que ce soir-là, Jimi a rencontré la fameuse Eva Sundquist au Carlton, la jeune et jolie Suédoise qui lui envoie des fleurs et cette nuit-là son fils James Daniel Sundquist a été conçu. Allez, je pose une hypothèse qui pourrait expliquer la différence flagrante entre les 2 concerts : et si Hendrix avait finalement rencontré Eva dans les coulisses entre les 2 ??? 😉Le son est impeccable mais vous l'avez compris, je mets 9/10 au 2e concert, seulement 4 au 1er. 6.5 étoiles si j'avais pu.

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