Première ère : Pourtant l'univers Stupeflip semble être beaucoup plus riche

Dans quelques jours, le 3 mars 2017, sort Stup Virus, déclenchant la 4ème ère du stup. D’où l’occasion pour moi de se faire une rétrospective de la discographie du Crou, qui commence à se faire un bon bout de chemin. Car le groupe a déjà un long passé. 14 ans, depuis la sortie du premier album. Un groupe qui connut le buzz avec Je Fume Pu d’Shit une chansonnette bien naze sur les dangers de la drogue. Sauf que Stuepflip, c’est pas n’importe quoi, c’est pas que des morceaux gentils, c’est bien plus que ça !

Les gens qui jugent les gens au premier abord ont tort

En effet, l’univers musical de Stupeflip est très éclectique : du pop-rock des années 80 tel Carry On, une sorte de hip-hop cracra tel Stupeflip (la chanson hein) ce genre de musique inqualifiable propre au Crou, et des interludes qui arrivent à former une véritable histoire, bien plus complexe qu’on ne pourrait imaginer. Et ça, on veut bien nous le faire comprendre avec Présentation du Crou.

Présentation du Crou, c’est une interlude d’une petite minute qui nous montre les quelques membres de cet équipage si particulier et vague, les quelques paroles seront reprises dans tout l’album, et bien plus loin encore. Qu’est-ce le Crou ? Une assemblée de 894 membres (parfois ça varie). Aujourd’hui, il se compose entre autres de King Ju, leader voulant assouvir son besoin de vengeance, Cadillac celui qui crie fort, MC Salo, Pop-Hip le vendu, ReverbMan et beaucoup d’autres… L'histoire du stup n'est pas claire, et c'est fait exprès : c'est l'auditeur qui doit en faire sa propre histoire...

Et au fond, il veut quoi, Stupeflip ? C’est bien simple, l’un des messages les plus importants, c’est de dénoncer tout le marketing autour de la musique, industrialisée et formalisée par les méchants businessmen.

Un, Deux, Trois, j'ai signé un contrat. Quatre, Cinq, Six, me voilà dans le showbiz. Sept, Huit, Neuf, il paraît qu'il y a plein de meuf. Dix, Onze, Douze, mais surtout des tarlouzes.

Et pour cela, il utilise plusieurs moyens. Stupeflip, il utilise Pop-Hip, un personnage rigolo et naïf représentant l’artiste vendu, balançant des chansons moralisatrices et niaises ce qui rend l’écoute au second degré amusante. Pop-Hip, il veut juste faire du buzz, et ironie du sort, c’est la chanson de Pop-Hip qui connut un certain succès, au point d’aller chanter à Top of the Pop.
C'en est devenu un live très amusant).

Ça fait rire tout le monde, mais en fait c’est pas drôle

Et puis, merde aux conventions ! Stupeflip fait un gros caca d’amour à ces albums qui ne sont qu’empilement de hits ! Stupeflip emprunte le non-sens des Residents (on peut voir sur la pochette un de leur vinyl). L’album est un condensé de toutes sortes de choses, complétement anarchique, pas toujours cohérentes : il n’y a qu’à voir les enchaînements de Présentation du Crou, Je Fume Pu d’Shit et J’Refume du Shit. Mais on retiendra les messages suivants : il faut être gentil, l’antithèse du goût de fric, arrêtez d’être des vendus.

La dernière chanson Annexion de la Région Sud, est la plus longue avec ses 7 minutes (ce qui deviendra une habitude avec la suite). Comme l'habitude le voudra, le morceau commence par plusieurs dédicaces et sur le message suivant : arrêtez d'être des soumis, vous êtes libres, gardez espoir, et à très vite, lapin !!

Avec un premier album déstabilisant pour un inconnu, Stupeflip y cache en réalité tout un univers encore incomplet, et qui apporte plus de questions que de réponses du fait du peu d’éclaircissement qu’on y fait. Et surtout, le groupe a un style particulier, qu’on pourrait à la limite qualifier de rap, parfois dérangeant, je reconnais avoir eu du mal avec cet album particulièrement, non pas à cause de son son cracra (ce qui était le cas avant), mais surtout pour la non-origanisation du CD. Malgré ça, il regorge de belles pépites (Stupeflip, Comme les Zot, L.E.C.R.O.U., À bas la hiérarchie) qui méritent d’être entendues et insistent le nouveau lapin à poursuivre dans sa quête.

À BIEN TARD !