ça t'agrippe, ça t'attrape et ça fait pas de sentiments !
Le principal atout de cet album est sa grande spontanéité. En tout cas, c'est ce qu'il dégage quand on l'écoute.
Les musiques se font lourdes et crado. Les textes agressifs et ouvertement dénonciateurs. Stupeflip débarque dans le business de la musique en faisant un gros FUCK aux conventions auxquelles les artistes doivent en temps normal se plier. Rien que pour ça, l'album vaut le coup d'être acheté !
Le plus impressionnant, c'est que cet album parvient à nous propulser dans un autres monde dès son habile intro qui pose les premières pierres du mythe Stupeflip : "Le Stupeflip CROU ne mourra jamais".
Un album de Stupeflip, ça s'écoute au moins une fois d'une traite d'un bout à l'autre, sans s'arrêter. N'écouter que les morceaux principaux, c'est rater la moitié de l'album qui se compose également d'interludes super bien foutus qui nous racontent des choses sensées et insensées.
Écouter cet album, c'est comme faire un tour dans la tête de Ju', une tête en souffrance permanente, en proie à des contradictions violentes. Partagé par la colère et la tolérance
C'est assez incroyable d'avoir créé un objet artistique aussi hétéroclite dans sa composition, et de le ressentir comme homogène. Néanmoins, les moins habitués peuvent être sérieusement déstabilisés de passer de Je fume pu d'shit à L'épouvantable épouvantail, mais au fond... N'est-ce pas ce qu'on attend d'un artiste, un vrai ? Qu'il nous surprenne ?
Stupeflip fait l'effet d'un coup de pied au cul qui nous sort de notre torpeur de petit consommateur moyen. Il nous envoie le disque dans la gueule sans sommation et nous affirme "tu vas tripper sévère". Et on trippe, on plane on se sent partir loin et on n'a pas forcément envie de revenir, revenir de ce monde noir, mystérieux, où des gens gentils hurlent sur les gens méchants, un monde qui n'appartient qu'à nous, que l'on peut modeler à notre guise.
Stupeflip est un monstre prenant une forme différente pour chaque individu, et les clés du mystère au chocolat ne se révèleront qu'à ceux qui se laisseront emporter par les flows.