Et de trois dans la trilogie Jazzrock aérien de Weather Report dans cette période magique qui entoure leurs premiers titres.
Toutefois les 13mn de Boogie Woogie Waltz en ouverture ne laissent pas planer le doute, nos météorologistes magiciens ont décidé d'ouvrir en grand la porte au jazzfunk et aux influences africaines. En résulte d'emblée un morceau qui bouge porté par une mélodie irrésistible qu'on pourrait siffler là comme ça sous la douche comme n'importe quelle chanson rock ou pop... Alors qu'ici on est quand même dans un titre de 13mn avec des changements de climats variés. Mais déjà j'avais souligné dans la chronique du premier album la grande accessabilité de Weather Report et on s'en aperçoit ici aussi. Et cette batterie et ces percussions de Dom Um Romao. Enorme.
Il semble ainsi flotter sur ce disque la fin d'un cycle et l'ouverture d'une nouvelle période où le bulletin météo a encore d'autres cartes en stock à jouer. Des titres comme Manolete et Adios perpétuent la magie et la finesse du Report aérien. Et c'est reparti comme en 40 avec 125th street congress. Le genre de titre qui aurait très bien pu se retrouver sur le Biches Brew de Miles Davis. Album où Zawinul et Shorter étaient également, bon on va pas tout reciter l'Histoire avec un grand H, on ferait redite. Mais quel groove en tous cas. De quoi rester éveillé un bon moment.
Enfin la suite Will / non-stop home reporduit à petite échelle dans un enchaînement de chanson le contraste qui animait l'album précédent (une face A calme, une face B énervée). Donc l'attente et un sentiment de suspension sur Will...suivi tout de suite d'un déchaînement de notes sur Non-stop Home qui, sans atteindre le dynamisme de leurs concerts live de l'époque, fait quand même bien son petit effet.
Un album au rendu sonore soigné, subtil et d'une musique riche et colorée dont on ne se lasse guère. Bonheur. Probablement l'un de mes préférés du WR de cette époque avec Mysterious Traveller je dirais.