Dès les premières notes de piano du morceau d’ouverture, Binding Moon, on sent le fantôme de Jeff Buckley rôder et laisser sa marque, surtout dans le chant de Francesco Chimenti, qui n’est hélas pas à la hauteur du défunt auteur de Mojo Pin et possède une voix faiblarde et souvent quelconque.
Le groupe semble à chaque fois vouloir poser des ambiances évocatrices de grandeur et de grâce, mais s’empresse ensuite de les surcharger à coups de nappes de synthés et de boucles maladroites qui ne laissent guère de place à la nuance recherchée. On pense ainsi de temps à autres à une rencontre entre Archive et Nick Drake avec des plages folks dans la plus pure tradition du genre, mais qui ne décollent jamais vraiment et n’atteignent pas l’effet escompté.
Le gros défaut de cet album vient donc de l’utilisation inhabile de l’électronique qui semble être présente plus pour remplir que pour réellement apporter une profondeur à la musique. On appréciera quand même le single Heavy Branches – dont le clip est disponible en lien – et le féerique Astoniched Birds.
Un nouvel album folk ou un concert acoustique devrait sublimer les compositions entreprenantes, mais grandiloquentes, de Sycamore Age qui possède tout les ingrédients pour faire un bon album mais n’a pas réussi l’exercice fastidieux de les doser correctement pour en faire une bonne cuvée.
A suivre donc.
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