Par les temps qui courent
(Merci à takeshi29 qui, grâce à son avis plus que mitigé, m'a donné envie de me replonger dans cette B.O que je n'avais fait qu'effleurer après la sortie du film) Première remarque concernant la...
le 5 févr. 2016
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(Merci à takeshi29 qui, grâce à son avis plus que mitigé, m'a donné envie de me replonger dans cette B.O que je n'avais fait qu'effleurer après la sortie du film)
Première remarque concernant la forme de ce disque assez réduit il est vrai (36 minutes, c'est du format vinyle, et encore) et sa succession de plages courtes. Au-delà du fait qu'il s'agit d'un procédé finalement assez commun, il est crucial de noter que dans le cas de Take Shelter, cette alternance systématique de sujets courts - on ne peut pas à proprement parler de thème, est à l'image du film qu'elle met en musique !
Rêve / Réalité
Fou / Pas fou
Calme / Tempête
etc...
La B.O de Take Shelter fonctionne pas vagues successives, par flux et reflux, c'est là sa grande qualité formelle. Elle illustre parfaitement l'imminence d'un danger toujours plus proche mais qu'on ne peut saisir, tout comme on ne peut saisir les ombres furtives disparaissant au coin des yeux. Le temps de tourner la tête ou de prêter l'oreille... L'ombre a disparu.
Cet effet de marée montante et descendante reflète également les accès de crises paranoïdes du héros, entrecoupés d'accalmies passagères elles-mêmes de plus en plus menaçantes.
Plus on avance dans la B.O, plus le sujet principal - l'hypnotique célesta et son écho mystérieux, se voit rejoint par de nouveaux éléments d'arrangement. Ce qui au départ ne tient que sur un seul accord suspendu s'articule peu à peu autour d'une harmonie de plus en plus riche, portée par un paysage sonore de plus en plus lourd et ténébreux.
Une construction somme toute classique mais redoutablement efficace.
Le second point concerne l'équilibre des sonorités utilisées par David Wingo tout au long du film.
Sans être révolutionnaires, les climats sonores possèdent une cohérence devenue rare par les temps qui courent. Malgré une absence évidente de budget (cordes, percussions, célesta... tout est "faux", d'où la note de 8/10 ) l'ensemble dégage un très bel équilibre rendu possible par un travail soigné et très patient de la part du compositeur / mixeur.
En résumé, Wingo n'invente rien, certes, mais il s'applique suffisamment pour donner à cette B.O la puissance évocatrice que le film mérite. Il est bon de ne pas oublier que c'est ce qu'on attend d'une musique à l'image... Un très bon travail d'artisan qu'il convient de saluer, ne serait-ce que pour mettre en exergue le foutage de gueule intégral que constitue une B.O comme celle d'Interstellar qui a dû coûter 100 fois plus cher et n'est au final qu'une boursouflure d'ennui prétentieuse et vide.
Le conseil du jour : parfait pour aller courir !!
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Créée
le 5 févr. 2016
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