The Corpse of Rebirth par nokturnus
Voilà le genre de groupe qui me plaît bien. Une bande de parfaits inconnus qui débarque de nulle part, sans même une petite démo pour se présenter, faire connaissance, rien, et qui proposent un premier album d'exception avec un univers personnel déjà bien réfléchi. S'inspirant de l'époque victorienne, le "Gentleman's Club of A Forest of Stars" aurait donc enregistré cet album en 1887 sur des cylindres phonographiques pour une fidélité audio supérieure. C'est pas commun et c'est rafraichissant, surtout pour un groupe de black metal. Là où c'est encore mieux, c'est que la musique est à l'avenant de tout ça et l'on se rend compte que parler de black metal est finalement assez restrictif, tant la musique du groupe va au delà. On prend conscience de ce fait dès le morceau d'ouverture, tout simplement superbe. Ça commence avec un violon gorgé de Spleen, puis les guitares arrivent, le soutiennent un peu et enfin, la voix fait son entrée. Cette voix, c'est celle de quelqu'un en proie à des hallucinations et qui essaye de les combattre. On s'imagine maintenant se promener sous les étoiles en pleine campagne anglaise dans un complet 3 pièces, haut-de-forme sur la tête et canne à la main tout en savourant un thé aux psilocybes, pendant que ce fou vous demande si vous voyez le soleil se cacher dans un coin. Les pistes suivantes ne sont pas en reste, bien sûr. "Female" et sa sublime entrée en matière au piano ainsi que son final rageur, le trio basse-batterie-voix féminine sur "Male", des percussions qui viennent d'on ne sait où sur "Earth and Matter"... Dans l'ensemble, la musique d'A Forest of Stars brasse énormément d'éléments qui rendent le tout très dense et on voit parfois la limite de cette richesse dans des approximations dans les arrangements. Cela fait que, les pistes étant plutôt longues, on se prend de temps en temps à s'ennuyer un peu. En dépit de ça, "The Corpse of Rebirth" montre un groupe original qui saura sûrement canaliser son potentiel au prochain album (et qui, au passage, nous gratifie d'un artwork absolument magnifique).