Pourquoi une critik de cet album ?
Tout simplement parce qu'il a été un compagnon pour moi quand j'apprenais les grands thèmes du jazz à la guitare. Pour nombre de gratteux jazz, manouches ou pas, ce disque est une référence.
C'est son premier album solo, enregistré en 1962 avec deux sections rythmiques de haut niveau (Pierre Michelot - Michel Gaudry à la basse et Daniel Humair - Kenny Clarke à la batteuse) et fait de standards joués à l'américaine (comme j'aime !) avec une petite coloration manouche ou mineur harmonique si vous préférez (impro de Take Five notamment).
Des STANDARDS... Combien de fois j'ai entendu des musiciens "de tout poil" dire : "Oh des standards on les a trop joués" et ragnagna ragnagna alors qu'ils n'étaient pas capables de placer un thème proprement. OUI ! Des standards, et comment des standards quand on voit ce que ça donne dans le cerveau puis les doigts d'un type comme Elek (ou Joe Pass. Ah Joe Pass !!!) on en redemande. Le thème est placé sans faille puis sculpté légèrement comme si c'était une évidence enfin déboule une impro empreinte de virtuosité, de simplicité et de classe !
Des heures et des heures passées à repiquer "les plans" du grand Elek futur sideman de Gainsbourg.
Evidemment les deux Brubeck "Blue Rondo" et "Take Five" avec ces rythmes (5/4 et 9/8) atypiks. J'adore l'impro de Take Five que j'ai beaucoup travaillée. Le Blue rondo c'est une autre histoire pour pas "sortir des clous ritmiks" du thème il faut bosser dur !
Des heures à écouter et écouter encore et encore moins de deux minutes d'impro pour percer les secrets de la gamme majeure ou mineure mélo ou mineure harmo on s'en fout comme dirait Bireli, enfin presque !
Bien sur "Willow weep for me" et le spendide "On green dolphin street" des sources d'inspiration profondes pour l'amoureux de sonorités que je suis.
Et puis le reste de l'album pour le plaisir du son klair, Klaquant et klinquant de la magnifik Guild du fantastik Elek Bacsik !