Un film en noir et blanc.
L'Orange, dans la même mouvance que Chinese Man ou encore Wax Tailor, c'est peut-être l'un des premiers artistes a m'avoir donnée envie de me réconcilier vraiment avec la musique hip-hop et le rap. Comme d'habitude, et par hasard, je vaguais sur "Bandcamp" (si vous ne connaissez pas, je vous le conseille vivement) et je suis tombée sur ce disque singulier. La pochette ne me disait rien mais quand même m'intriguait un tantinet. En revanche, quand j'ai vu "hip-hop instrumental", je n'étais pas persuadée que la musique me convienne. J'avais en effet, une aversion pour cette musique depuis ma période lycée. Je ne disais pas que c'était de la "sous-musique" mais j'admets que je n'étais pas emballée, ni même émue à l'écoute de NTM ou IAM (raccourci facile, je sais ; c'était une manière de penser assez générale dans mon entourage qui ne m'aidait pas à changer mon opinion sur la question). Je ne sais pas trop ce qui me gênait finalement... Peut-être je la percevais comme trop répétitive, facile et bancale... Enfin, toujours est-il que, (et là, je vais vous balancer cette phrase tellement basique) "y'a que les cons qui changent pas d'avis". Oui oui ! Soyez en sûr !
En fait, à l'écoute de the "Mad Writer", on se retrouve dans une ambiance d'un film en noir et blanc façon année 2010. Le grésillement du tourne-disque, les fragments d'enregistrements (probablement de films) qui semblent fluets, les samples de voix très pleines à la Rythm & Blues et parfois un tantinet modifiée et enfin, la touche pianistique pourraient limite être collés à un long-métrage policier dans une ville américaine qui ne dort jamais, un peu dans un style New-Yorkais. Ces procédés musicaux donnent un côté assez rétro aux morceaux mais, ce qui est fou et à côté de ça, c'est que l'Orange accorde parfaitement les beats et l'électronique hip-hop et trip-hop très contemporaine. Pour la première fois, je voyageais dans différents lieux dans un Chicago ou un New-York des années 40's qui se seraient téléportées en 2012. Elle est belle la musique d'aujourd'hui car c'est ainsi que grâce à ces alliances sonores on peut découvrir des artistes oubliés mais tellement talentueux tels que Scott Joplin, Amos Milburn, Solomon Buck, Art Tatum. Alors, je dis merci l'Orange, merci d'être arrivée à me donner envie d'écouter, par son album, cette musique afro-américaine que je ne connaissais finalement pas du tout.
Vraiment excellent.