Quand on observe le parcours musicale de Louis Warynski, le chemin a été long !
Je me rappelle l'avoir vu pour la première fois dans une interview sur la télé régionale en 2008 où il présentait les quelques musiques bricolées sur son MySpace et ses interprétations scéniques dans la Lorraine. Avide de découvertes, j'avais toute suite accrochée avec son style particulier mélangeant électronique et violon. A l'époque, j'écoutais en boucle la musique "Scandale !" et "Grahamophone". Six ans ont filé et voilà le bilan : 4 EP's, 3 albums, plusieurs tournées à l'étranger, écriture de musique de film... Ce troisième album est peut-être finalement un condensé de toutes ces années de travail. Au début, je dois dire que j'étais sceptique : "Invisible" n'ayant pas atteint mes espérances, je me suis dit que ça irait de plus en plus dans la décadence au fil des années.
"Deltas" présente l'électronique expérimentale des trois premiers EP's ("Pluisme" ; "i_o"), la poésie de "613" ("Grand Artica" ; "Tickling Time") et, la noirceur d'"Invisible" ("Pentogran 3.14" ; "Carlotta Valdes"). Le violon, la touche pianistique et les sonorités électriques restent toujours fidèles à leurs postes et, quand bien même ses procédés de compositions musicales sont restées pratiquement identiques, Louis Warynski a su retrouver les tons poétiques et colorés tant appréciés de son opus "613". Tout en les multipliant et les variant, ici, sur "Deltas", l'artiste a su faire de chaque musique, une surprise : pas de phrases musicales dans la redondance ou trop répétitives (ce que je pourrais d'ailleurs reprocher à son album "Invisible"), pas de longueur dans les morceaux, ni de coupures hâtives, pas de timbres ni d'accord en surplus ou en inadéquation avec l'ensemble des compositions... On a une sensation que tout a été choisi et répéter méticuleusement donnant, de manière remarquable, pour chaque piste, une palette harmonique et rythmique sensationnelle et inépuisable. Une pesanteur lourde jusqu'à un émerveillement, une gymnastique musicale malicieuse pour aller vers des tons plus simples, alliance pizzicati, sons métalliques, piano, notes allongées... Un travail, je suppose, de longue haleine et qui, quoi qu'il en soit, donne un très bel album. A écouter d'urgence.