La Moldau est un long fleuve tranquille

C'est à ma connaissance le seul morceau (et le seul compositeur) qui a su retranscrire dans une partition sa campagne natale. L’ouvre mélange délicatesse et subtilité, et les altos ouvrant le bal laissent prédire une composition raffinée digne des plus grandes œuvres de ce monde. Ce n'est pas un symphonie, ni un concerto, encore moins un opéra, c'est un symfleuvo, un néologisme pour désigner une œuvre qui transcrit une chose, le temps qui s'écoule de manière laminaire ou chaotique. C'est une composition qui permet de s'évader, dans un bois vert et frais de République Tchèque, où l'humus décomposé rencontre le feuillage tendre de la cime des arbres, et où une rivière douce et mélancolique irrigue ce bois de toute part. C'est une invitation à la découverte des sens que Smetana nous propose ici.