Depuis quelques années maintenant, la tendance “revival 70's” s'impose dans le paysage metal. Le label de Lee Dorian, Rise Above et son influence avec CATHEDRAL n'est pas étrangère, et au risque de s'y perdre avec les déclinaisons (du “classic rock” au “doom”, en passant par le“rock psyché”, l'“occult rock”, “gothic rock”), cette “mode”, cette “hype” n'est pas prête de s'épuiser ! J'en vois qui s'agacent déjà, les gardiens d'un Temple Sacré d'une époque que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaitre. Pourtant force est de reconnaitre la qualité d'une grande majorité de groupes et saluer la présence de femmes (Purson, Sabbath Assembly, The Devil's Blood, la fabuleuse Jex Thoth etc..). Véritable vivier créatif, les années 70 avaient inspiré une attitude, parfois une démesure au service d'une libération artistique, sexuelle, alors qui va s'en plaindre au fond?
Les suédoises de The Oath remplissent ce cahier des charges avec un talent indéniable et se présentent un peu les Runaways (souvenez vous, le groupe de Joan Jett et Lita Ford) contemporaines. Enregistré en 10 jours, “The Oath” bénéficie d'un son “vintage” très proche du dernier album de In Solitude “Sister”, brut de décoffrage, sale, au risque d'en refroidir certain. Lorgnant parfois vers un gothic rock aux arrangements psyché, Johanna Sadonis (chant) et Linnéa Olson (guitare) se revendiquent de Black Sabbath, des Stooges, d'Angel Witch (Andrew Prestidge est d'ailleur derrière les fûts), de Danzig ! Les filles n'y vont donc pas par quatre chemins et misent sur l'éfficacité à l'instar d'un “All must die”, “Black Rainbow”aux rythmiques primitives, aux riffs punk, black'n roll directs sur laquelle se greffe la voix pure, assez juvénile de Johanna qui contraste avec la dureté de l'ensemble tout en y apportant une grande sensualité.
Sombre ou tout en douceur (“In dream”), The Oath ne manque jamais de trouver le riff qui nous sonne, qu'il soit lourd, doom ou plutôt rock, la formule qui nous pousse à l'addiction (“Silk Road” et “Silver and dust” ahhhhh !!!). Il y a une véritable profondeur, un charisme et une envie. De plus, en tant que fan de Danzig, je me rejouis de voir que son patrimoine n'est pas passé aux oubliettes, de l'excellent “Night Child”(avec son riff à la “Dirty black summer” sous amphét), au terrible “Psalm 7” qui a tout d'un hymme.
Dans leur combinaison en cuir noir, ces deux magnifiques blondes en signant un album qui marquera l'année 2014, sont promis à un bel avenir ! Ah merde elle ont splitté il y a deux mois....